Voici quelques semaines, une partie de la majorité, et avec une violence particulière en commission des lois, avait glosé sur la proposition de loi pour une République décente que j'avais déposée au nom de mon groupe. Estimant que pareille terminologie ne pouvait qu'encourager les populistes de tout poil. J'avais rétorqué alors que la réalité était bien plus préoccupante que l'exploitation que certains cherchaient à en faire ; du moins pour celles et ceux qui continuent de penser que la morale publique s'étiole et que les vertus minimales que l'on est en droit d'attendre d'un responsable politique sont passées sous l'étiage.
Car, enfin, les « révélations » de M. Bourgi en sont-elles vraiment ? Qui ignorait encore dans la République, les liens, en particulier de financement, qui pouvaient attacher les régimes les plus corrompus d'Afrique aux dirigeants les plus ambitieux de notre belle Nation ? Le plus grave n'est peut pas tant que tout cela ait eu lieu, et probablement continue. Le plus choquant est que celles ou ceux qui veulent diriger l'État ne sentent pas combien ils compromettent en agissant ainsi, l'honneur et le crédit de la fonction qu'ils ambitionnent d'occuper.
Quelle image donne de la France un candidat dont la campagne est largement alimentée par les contributions de despotes africains ? Et quel crédit lui reste-t-il lorsqu'il lui faut une fois élu rappeler à ses bailleurs de fonds le symbole que constitue le respect des Droits de l'Homme et l'enjeu incontournable que représente la démocratie ?
Se livrer à ce genre de trafic (je ne parle pas pour les porteurs de valises mais pour leurs inspirateurs, leurs donneurs d'ordre) n'est-ce pas abaisser la France et tout ce qu'elle représente aux yeux du monde, sans doute, mais aussi de nos concitoyens? C'est pour cela qu'il faut que cela cesse ! Et puisque M. Bourgi a parlé, pourquoi ne pas espérer que tous ses autres compères en crapulerie publique puissent à leur tour le faire, mettant en lumière une situation qui sera certes douloureuse mais qu'il serait plus douloureux encore de prolonger.
On trouvera certes toujours, et cela n'a pas manqué ce week-end, des hommes politiques pour dire la main sur le cœur que jamais au grand jamais, ils n'auraient toléré de telles pratiques et moins encore d'en bénéficier. Que l'on puisse tenir d'un côté le langage de la morale publique et de l'intérêt républicain et que dans le même temps on ait peut-être pu se livrer sans ciller à des trafics contredisant totalement ces principes, me surprendra toujours, mais le cynisme a toujours eu plus de ressources (c'est le cas de le dire !) que la simple vertu.
Au regard des conséquences politiques et électorales que ces affaires peuvent avoir, l'on ne peut être que désolé de les voir surgir à répétition tant il est vrai que les extrêmes pourront en tirer avantage. Mais l'on ne peut pas s'en tenir là : c'est en faisant une bonne fois pour toutes la vérité, qu'on mettra un terme à ces comportements, et que l'on privera au final les démagogues de leur triste pitance...
Gaëtan Gorce
"Une démocratie sans démocrates, une république sans citoyens, c'est déjà une dictature,c'est la dictature de l'intrigue et de la corruption"disait Bernanos, nous y sommes en plein et depuis longtemps .Dans un commentaire il y a quelques mois je disais que l'idéal vers lequel nous devrions tendre serait de faire vraiment une démocratie , non pas dans les mots elle existe déjà mais dans le réel .Pour suivre une certaine mode instituons une règle d'or de le décence , faisons une république qui coupe en quatre les contrevenants qui sache punir les grands comme les grands savent punir les petits, alors on pourra croire à la république et à ses valeurs sinon c'est elle qui se fera la valise.
girard
Rédigé par : girard | 13 septembre 2011 à 19:44