Député depuis 1997, maire de la commune de la Charité-sur-Loire, Gaëtan Gorce, vient d’être élu ce dimanche sénateur de la Nièvre. Il a publié récemment un ouvrage sur l’histoire du socialisme et ses résonances dans les débats actuels : " L’avenir d’une idée – Une histoire du socialisme". Loin du tumulte médiatique, ce livre permet de mettre en perspective l’idée même du socialisme, en en démontrant toute son actualité.
Un livre de plus, écrit par un socialiste diront certains ?
Oui, sans doute, mais c’est un livre qui a pour objet de faire le point, à un moment donné de notre histoire sur ce qui fait l’identité des socialistes. Il y a aujourd’hui un adjectif « socialiste », il n’y a pas de substantif : le mot socialisme s’est peu à peu privé de contenu. Il m’a semblé que c’est en remontant le fil de son histoire, des grands débats doctrinaux autour du rapport du socialisme à la démocratie, à la Nation, à la solidarité, que l’on pouvait progressivement faire émerger des réponses pour aujourd’hui.
Qu’est-ce que l’idée socialiste ?
Pour beaucoup, le socialisme se confond avec l’égalité. C’est une notion trop générale et trop vague. Si l’on veut bien remonter l’histoire du socialisme, on s’aperçoit que celui-ci est né en réaction aux conséquences sociales et morales de la révolution industrielle. Face au désordre provoqué par celle-ci, les socialistes les uns après les autres se sont voulu porteurs d’une volonté d’organisation, pour les uns répondant aux lois de l’histoire qu’ils auraient découvertes, pour d’autres s’inscrivant simplement dans une volonté différente de mise en place d’une société donnant la priorité à la coopération ou à l’association. C’est bien ce souci d’organisation qui doit conduire aujourd’hui les socialistes à préférer la régulation de la mondialisation aux excès provoqués par l’ultra-économisme. Cette volonté d’organisation ne saurait se concevoir sans la démocratie ; elle ne peut avoir d’autre objectif que la justice et l’épanouissement de l’individu.
Vous développez le concept d’ « éco-socialisme », pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous sommes les héritiers d’une histoire. Quant à l’issue de l’ensemble de ce processus long de deux siècles, il me semble qu’il débouche assez naturellement sur ce que j’appelle l’éco-socialisme. Cette volonté d’organisation peut aujourd’hui s’appuyer sur un triple besoin : celui de remettre de l’ordre dans les finances mondiales ; celui de répondre à la crise d’humanité, c’est-à-dire de contrer l’ultra-économisme qui réduit désormais l’individu à sa seule valeur comptable ou marchande. Et plus encore, la crise écologique qui exige plus que jamais que la collectivité intervienne et donne à cette intervention une nouvelle légitimité. C’est pourquoi je parle d’éco-socialisme, non seulement parce que celui-ci doit nous permettre d’intégrer dans nos politiques une autre approche de la croissance et de la place de l’Homme dans la société et dans l’entreprise ; mais aussi parce que le défi écologique nous donne la justification qui manquait jusqu’alors aux socialismes face à la victoire du libéralisme depuis la chute du Mur pour justifier un retour en grâce des instruments de l’intervention publique pour autant, naturellement, qu’ils soient déterminés d’une manière démocratique.
Un livre de plus, écrit par un socialiste diront certains ?
Oui, sans doute, mais c’est un livre qui a pour objet de faire le point, à un moment donné de notre histoire sur ce qui fait l’identité des socialistes. Il y a aujourd’hui un adjectif « socialiste », il n’y a pas de substantif : le mot socialisme s’est peu à peu privé de contenu. Il m’a semblé que c’est en remontant le fil de son histoire, des grands débats doctrinaux autour du rapport du socialisme à la démocratie, à la Nation, à la solidarité, que l’on pouvait progressivement faire émerger des réponses pour aujourd’hui.
Qu’est-ce que l’idée socialiste ?
Pour beaucoup, le socialisme se confond avec l’égalité. C’est une notion trop générale et trop vague. Si l’on veut bien remonter l’histoire du socialisme, on s’aperçoit que celui-ci est né en réaction aux conséquences sociales et morales de la révolution industrielle. Face au désordre provoqué par celle-ci, les socialistes les uns après les autres se sont voulu porteurs d’une volonté d’organisation, pour les uns répondant aux lois de l’histoire qu’ils auraient découvertes, pour d’autres s’inscrivant simplement dans une volonté différente de mise en place d’une société donnant la priorité à la coopération ou à l’association. C’est bien ce souci d’organisation qui doit conduire aujourd’hui les socialistes à préférer la régulation de la mondialisation aux excès provoqués par l’ultra-économisme. Cette volonté d’organisation ne saurait se concevoir sans la démocratie ; elle ne peut avoir d’autre objectif que la justice et l’épanouissement de l’individu.
Vous développez le concept d’ « éco-socialisme », pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous sommes les héritiers d’une histoire. Quant à l’issue de l’ensemble de ce processus long de deux siècles, il me semble qu’il débouche assez naturellement sur ce que j’appelle l’éco-socialisme. Cette volonté d’organisation peut aujourd’hui s’appuyer sur un triple besoin : celui de remettre de l’ordre dans les finances mondiales ; celui de répondre à la crise d’humanité, c’est-à-dire de contrer l’ultra-économisme qui réduit désormais l’individu à sa seule valeur comptable ou marchande. Et plus encore, la crise écologique qui exige plus que jamais que la collectivité intervienne et donne à cette intervention une nouvelle légitimité. C’est pourquoi je parle d’éco-socialisme, non seulement parce que celui-ci doit nous permettre d’intégrer dans nos politiques une autre approche de la croissance et de la place de l’Homme dans la société et dans l’entreprise ; mais aussi parce que le défi écologique nous donne la justification qui manquait jusqu’alors aux socialismes face à la victoire du libéralisme depuis la chute du Mur pour justifier un retour en grâce des instruments de l’intervention publique pour autant, naturellement, qu’ils soient déterminés d’une manière démocratique.