Je veux d’abord remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette journée, et féliciter les responsables et les animateurs du Conservatoire, les animateurs du Pays Bourgogne Nivernaise, les intervenants et tout particulièrement les élus et les techniciens de la Communauté de communes du Val du Sauzay et de la commune de Varzy.
Au moment où nous nous réunissons se tient une conférence où 193 états s’interrogent sur les actions à mener en faveur de la biodiversité et je vois une coïncidence entre les deux rendez-vous, l’un à l’échelle mondiale et l’autre à l’échelle régionale et territoriale.
La biodiversité ne cesse de reculer et le taux d’extinction des espèces est, je crois, mille fois supérieur au taux qui avait été historiquement atteint. On en identifie les causes de plus en plus clairement, et le recul qui s’opère concerne la planète et ceux et celles qui y vivent. Á ce motif d’inquiétude, je voudrais opposer quelques raisons d’espérer, ou en tous cas motifs de satisfaction que je tirerai directement de ces Rencontres.
La première est que des réunions comme celles-ci prouvent qu’il existe des hommes et des femmes qui travaillent et contribuent à une mobilisation pédagogique, c’est-à-dire à une prise de conscience. On ignore en effet souvent la qualité de la biodiversité de son propre territoire. Or, l’ignorance ne permet pas l’action et il y a donc nécessité à identifier l’ensemble des enjeux pour que les collectivités puissent ensuite intervenir. La question des moyens est essentielle, mais les élus et acteurs locaux doivent avoir une conscience claire des différents enjeux et potentialités que recèlent leurs territoires, pour ensuite travailler sur la manière de le préserver, voire de l’enrichir. Souvent, le premier réflexe est un réflexe de méfiance, qui tient parfois à la culture politique ou administrative, à la lourdeur des procédures, à la faiblesse des moyens qui existent et à la crainte de se retrouver entraîné dans des processus qui vont créer des contraints supplémentaires, au lieu d’ouvrir des possibilités ou des potentialités. Le travail pédagogique est donc essentiel, et c’est à cela que vous avez contribué aujourd’hui, et c’est à cela que le Conservatoire contribuera dans les années qui viennent, avec ses différents partenaires et en liaison avec les collectivités locales.
Un second motif de satisfaction tient à ce qu’une telle manifestation montre combien l’évolution des événements dépend de chacun d’entre nous. Ainsi, en tant que parlementaire, je suis frappé de voir combien la plupart de nos concitoyens, alors qu’ils sont abreuvés d’information et de mise en contact avec les affaires du monde, ont le sentiment de subir les événements et de n’avoir aucun poids sur les décisions prises par les dirigeants du monde et des grands états. Or, en montrant combien les évolutions dépendent d’abord d’actions locales, puis en faisant le lien avec d’autres enjeux à un échelon départemental, territorial, loco-régional et national, on montre combien chaque citoyen peut, par sa prise de conscience et son engagement, contribuer à une « repolitisation », au bon sens du terme, de l’ensemble de ces enjeux, c'est-à-dire à ce que le politique se saisisse de ces questions par la loi, le règlement, l’incitation et la mobilisation, d’une manière qui soit plus déterminée. Il ne faut pas que nous nous défaussions sur les responsables politiques au plus haut niveau : il faut que nous prenions chacun nos responsabilités à l’échelle où nous en avons et où nous pouvons contribuer au progrès de actions.
S’il est une question qui, me semble-t-il, est de nature à faire progresser la démocratie c’est bien celle de l’écologie. Nous rentrons dans des sociétés dans lesquelles la rareté réapparaît. Plus que jamais la régulation démocratique sera indispensable pour arbitrer et décider de l’avenir, parce ces décisions, on le voit avec l’évolution des espèces, ont des conséquences directes sur notre vie et celles de nos descendants. En parlant d’orchidées ou de pelouses, on parle aussi de sujets, qui, implicitement, mettent en jeu des grandes questions : l’avenir de l’humanité mais aussi le fonctionnement de notre démocratie et le rôle de chacun en tant que citoyen.
J’aurai une pensée toute particulière pour l’exposé de Jany SIMEON, sa présentation et son amour pour l’orchidée, et je salue son action ainsi que celle des élus de ce canton qui sont très motivés sur l’ensemble de ces questions et très soucieux d’apporter des solutions concrètes aux menaces pesant sur patrimoine naturel.
Merci d’avoir choisi le Pays Bourgogne Nivernaise et de continuer ce travail, afin que la pédagogie soit renforcée et que nous puissions encore mieux, en tant qu’élus, l’intégrer dans les politiques que nous menons localement.
Discours prononcé lors des 4èmes rencontres de territoires en Bourgogne Nivernaise, Varzy, oct 2010
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