Pour tous ceux qui restent profondément attachés, non à Bruxelles ou à telle ou telle Institution, mais bien à l'idée européenne, le moment est particulièrement douloureux.
L'Union doit et peut se sauver. Pour y parvenir elle dispose de deux moyens dont l'usage ne peut être que cumulatif. Mais par où commencer ?
L'initiative de croissance à laquelle appellent François Hollande mais aussi de plus en plus de gouvernements est indispensable. La voie proposée par Madame Merkel n'est à cet égard pas tenable. Confondre relance et réformes des marchés du travail, c'est faire (consciemment ?) passer l'idéologie avant le souci d'efficacité. La solution française n'est cependant pas sans faiblesse. Euro-bons, renforcement des fonds structurels, tout cela est bel et bon mais risque d'être d'un impact limité. Et l'on peut supposer que l'Elysée le sait. S'agit-il de garder en réserve une autre exigence, déterminante celle-la, de monétarisation d'une partie de la dette ? D'attendre que les élections soient passées pour fixer l'enjeu véritable de la négociation ? Il faut le souhaiter tant nos pays cheminent au bord du précipice.
Il est certain en tout cas que rien ne sera possible sans une plus grande intégration européenne. Le gouvernement allemand, dans le prolongement du Congrès de la CDU, vient de rouvrir la porte à une évolution fédérale des institutions. En d'autre temps, cela eut suffi à déclencher un mouvement à travers toute l'Union, et en particulier en France. Le PS ne s'est-il pas rallié à cette vision voici près de 10 ans sous l'autorité de son premier secrétaire de l'époque, aujourd'hui à la tête de l'Etat ? Et pourtant l'on sent plus d'une réticence. Celle-ci tient sans doute au sentiment que Madame Merkel s'efforce de déplacer le débat sur un terrain ou elle se sent plus à l'aise. Mais il serait dramatique de ne pas la prendre au mot. Après les dommageables fins de non-recevoir adressées aux propositions Schhauble-Lammers en 1994 puis Fischer en 2000, ce serait signer l'arrêt de mort du projet européen dans sa dimension politique.
Une double percée est possible qui ferait sortir l'Europe de ses difficultés par le haut. La France doit accepter de rentrer dans le jeu en indiquant clairement ce que sont ses perspectives, sur le double plan de la croissance, certes, mais aussi de l'intégration. François Mitterrand, lors de la chute du Mur et de la création de l'Euro qui s'en est suivie, n'a pas procédé autrement.
PS : L’on ne saurait se contenter ainsi de répondre que " le fédéralisme de papa, c'est fini " (cf. Le Monde daté de samedi). Comment imaginer une " Europe fonctionnelle " sans mettre en place les procédures et donc les Institutions adéquates ? Le sujet est, certes, rendu politiquement difficile par la défiance d'une large part de l'opinion française comme désormais de certains pays fondateurs, à commencer par les Pays Bas. Aussi faut-il réveiller les mânes d'une " Europe qui protège" en évoquant le patriotisme européen, c'est-à-dire l'ambition commune à tous nos peuples de défendre notre modèle social, notre monnaie, nos emplois. Et rappeler cette exigence que toute intégration doit se faire dans un esprit démocratique, c'est-à-dire en associant les peuples et leur Parlement.
Dire aujourd'hui que "le patriotisme"européen est l'ambition commune de défendre notre modèle social, notre monnaie, nos emplois c'est reconnaitre certes avec du retard que les dirigeants politiques qui ont voulu l'Europe ont mis comme bien souvent la charrue avant les boeufs ;l'écoute du populo aurait fait gagner bien du temps"vox populi"...
La réunification de l'Allemagne a été possible qu'avec l'Europe que dans l'Europe, avec son actif et son passif comme pour un héritage il faudrait que la chancelière s'en souvienne , sinon nous aurons été les dindons de la farce.
girard
Rédigé par : girard rené [email protected] | 12 juin 2012 à 18:31