Dans son dernier, et trop lapidaire, ouvrage (" Les mystères de la gauche") Jean Claude Michéa revient sur cette idée très juste que Socialisme et gauche sont bien deux notions distinctes. L'on en avait, à vrai dire, un peu l'intuition à suivre les aléas de la politique française, mais il est utile d'en rappeler la genèse !
Si l'une renvoie en effet à une philosophie politique particulière, l'autre correspond plutôt à un positionnement ponctuel conduisant à faire front selon les temps contre la réaction monarchiste, puis cléricale, puis autoritaire. Michéa, comme je l'ai fait dans "l'Avenir d'une idée" (Fayard 2011) va même plus loin en qualifiant la Gauche d'intrinsèquement libérale, c'est à dire fédérée par l'idée d'un progrès continu promis par l'extension des libertés individuelles dans le champ économique, social et aujourd'hui culturel et sociétal.
En revanche, rappelle-t-il avec raison, le socialisme, s'il a un héritage commun (celui des Lumières et de la Révolution) avec le libéralisme, s'est initialement construit en réaction contre celui-ci, y voyant, à l'instar de la droite conservatrice (les Bonald, les de Maistre...), un processus de dissolution sociale incapable de favoriser l'émergence à la place de l'ordre ancien, d'un nouvel équilibre garantissant la cohésion de la société. Si les premiers socialistes (Saint-Simon, Fourier, Blanc) n'ont nulle nostalgie de l'ancien régime et de sa société de caste, tous n'en estiment pas moins que celle-ci ne peut sans risque être remplacée par le règne de la libre initiative et de l'intérêt personnel. La révolution ne constituait pour eux que la première étape d'un processus d'émancipation qui ne pouvait ignorer les rapports étroits qui unissent l'individu au monde qu'il habite.
Des noces entre l'un et l'autre célébrées à la fin du XIXème est certes né un socialisme démocratique que Leroux avait déjà, 50 ans plus tôt, esquissé et dont l'héritage reste incontournable. Mais qui se trouve aussi à la source d'un malentendu que la période qui s'ouvre invite à éclaircir.
L'idée socialiste ne peut en aucun cas se confondre avec l'extension des libertés.
Si cette revendication appartient à son projet, le cœur de celui-ci est ailleurs, dans la recherche d'une façon d'organiser les rapports de l'individuel au collectif qui permette de garantir les droits de chacun tout en promouvant l'intérêt commun. Il ne peut donc se confondre avec l'idée libérale qu'au prix de sa véritable identité, voire de sa capacité à formuler une alternative au désordre que le libéralisme ne peut manquer, comme on vient de le voir avec les subprimes, de provoquer. Or, construire cette alternative, non au sens radical du terme (la révolution) mais au sens philosophique, puis politique, est devenu indispensable sauf à laisser la triple crise, économique, morale et écologique sans réponse.
C'est pourtant ce qui est en passe de survenir : fondée sur le progrès de la liberté, la gauche est dans l'impasse là où justement l'idée socialiste pourrait suggérer des pistes nouvelles.
Aussi n'est-il pas de tâche plus urgente que de redonner à l'idée socialiste son sens en revenant vers les concepts autour desquels elle s'est forgée en commençant par celui d'association ou de coopération, c'est à dire la substitution à la liberté sans entrave de formes concertées d'initiative et d'action. Ce sont celles-ci qu'il nous appartient de réinventer en saisissant l'extraordinaire opportunité que nous offre la catastrophe écologique qui se prépare. La prévenir, ou en limiter l'ampleur, exigera en effet de la société qu'elle reprenne en main les principaux leviers de la production de richesse, planifie sa consommation d'énergies, encourage une transformation des comportements, réhabilite la notion de bien commun, réévalue enfin les apports du bénévolat, de la solidarité familiale ou de proximité. Et, pour mener à bien ces redoutables missions, imagine de nouvelles façons de faire vivre la démocratie. Or, un tel processus ne pourra s'enclencher avec succès que s'il s'appuie sur une force de conviction entraînante et partagée, ce qui suppose avant toute chose que les socialistes retrouvent des idées claires et ré-conceptualisent leur action. Le pragmatisme est au bout du rouleau, la gauche désarmée idéologiquement, ne reste que l'option d'une alternative que pourra seule faire surgir le mariage de l'écologie et du socialisme démocratique si celui-ci veut bien retrouver son ambition originelle…
Bien sur tout cela est bien vrai, mais on peut se poser la question de savoir quand cela sera possible à faire:car et ce n'est pas nouveau ceux qui se disent socialistes ne le sont que pendant la période oû ils sont dans l'opposition, en d'autres termes à d'autres époques on vous aurez traité "d'endormeurs".
La vrai question a se poser est: êtes vous vraiment socialistes oû faites vous semblant de l'être?
Ne faisons pas de procès d'intention si vous êtes sincères engagez vous sur la voie sans attendre sinon vous donnez la preuve de ce que vous êtes oû plutôt de ce que vous n'êtes pas!
Croyez moi le temps vous est compté!
girard
Rédigé par : girard | 19 mars 2013 à 19:57