Mes cher(e)s camarades,
Voilà plus de deux ans que je n'ai participé à un de nos Conseils nationaux, mais l'ambiance que j'y retrouve m'est restée familière. Le même respect des horaires, la même attention aux orateurs, la même lucidité sur la situation politique...
Le bilan qu'il est possible de tirer de la première partie du quinquennat est terrible. Mais pourquoi s'y attarder. Comme dirait l'autre, c'est la seconde partie de celui-ci qu'il faut réussir, ce "petit triennat" qui est devant nous. A la condition de tirer les leçons de ces 26 derniers mois et de choisir désormais les bonnes clefs dans le trousseau que la politique met à notre disposition.
La première, celle qui déverrouillerait la situation politique et sociale, est dans les mains du gouvernement. C'est celle qui ouvre sur le redressement économique.
Force est de constater qu'il ne peut s'agir du pacte de compétitivité dont les effets, s'ils se font sentir, ne seront perceptibles qu'à moyen/long terme.
Ce ne peut être que la relance européenne. Celle-ci ne viendra pas de nos plaintes, jérémiades ou protestations vis à vis d'une "arrogante" Allemagne. Celle-ci viendra de nos propositions, de ce plan d'actions que Hollande tarde à mettre sur le table et que l'Allemagne n'en peut plus d'attendre. La relance économique ne pourra venir que d'une relance politique de l'Europe, c'est à dire ce qu'il en reste en termes de volonté commune, c'est à dire la zone euro. Le blocage qu'on nous oppose outre-Rhin n'est que le revers de notre faiblesse. Pas de notre faiblesse financière comme veulent le croire des ministres des Finances en manque d'imagination, mais de notre déficit politique, c'est-à-dire de notre incapacité à imaginer et à dire ce que doit devenir l'Europe. A nous de proposer une consolidation politique et démocratique de l'Euro, et en cas d'échec de reprendre notre liberté budgétaire pour tout ce qui touche aux dépenses d'avenir.
L'autre clef, celle qui déverrouillerait le débat idéologique, elle est ici au PS qui seul est en situation de compléter le redressement économique d'un indispensable Redressement intellectuel. Celui-ci suppose de dépasser cet impossible jeu de rôles dans lequel les dirigeants de notre pauvre parti se sont enfermés : une vieille gauche, sûre de son bon droit, le dispute à une prétendue gauche moderne, sûre de son bon sens ; les héritiers fatigués de Keynes face aux héritiers blasés de Tony Blair. Il saute aux yeux que la solution ne pourra venir de cet interminable remake qui détourne l'attention de nos concitoyens vers une droite pourtant peu flambarde mais dont les idées occupent seules la scène ! La gauche doit engager la bataille intellectuelle. Si ces États généraux avaient un seul intérêt, une seule utilité, ce serait de dégager les bases d'un projet politique plus clair, en phase avec les réalités du moment mais s'inscrivant dans la continuité de notre histoire. Le besoin de transformation sociale, d'organisation démocratique n'est pas moins fort. Il a seulement changé de formes et nous ne le voyons pas. Il pourrait s'exprimer aujourd'hui mieux que jamais via l'enjeu écologique ! La crise climatique repose toutes les questions auxquelles le socialisme de tout temps s'est consacré : comment ne pas laisser à la loi de la rentabilité le contrôle de la société tout entière ; comment redonner prise aux hommes sur leur destin ? Elle réhabilite l'intervention publique pour autant qu'elle se réforme, associe le citoyen, invente de nouvelles façons de prévoir, d'orienter, voire de planifier ! C'est en rendant à notre action gouvernementale cette perspective, en lui donnant ce sens, en faisant de l'enjeu écologique non l'objet d'une seule loi mais l'axe de notre action que nous pourrons reprendre l'initiative... Cela suppose que nous requalifions la notion de progrès à laquelle la gauche s'est de tout temps identifiée et dont la crise a favorisé le retour des revendications identitaires. On se réfugie dans le passé chaque fois que le futur parait trop incertain. A nous de montrer que le progrès défini non dans sa seule dimension technique ou économique, mais comme un progrès humain incluant la santé, l'éducation, la qualité de vie etc…reste à notre portée...
quand un president de gauche qu'on a elu POUR UNE VISION DE GAUCHE fait une politique de droite,VOIR DEXTREME DROITE avec un premier ministre dont la haine des roms des pauvres et autres n'a que faire avec la gauche, on peu se dire hollande roule pour la fille le penn et les patrons.
on s'est fais plus qu'avoir
Rédigé par : eric | 22 octobre 2014 à 11:15
Gaëtan , pour que "la gauche engage une bataille intellectuelle"il faudrait des responsables qui croient à ce qu'ils veulent faire.
Pour la plupart ils ont capitulé, pour d'autres ils ont carrément collaboré avec la banque et le capital comme le firent en leur temps les Alphonse de Châteaubriant ou les Mayol De Lupé devant Hitler, le reconnaissant comme le maître .
Il n'y a plus d'alternative pour s'opposer à cette nouvelle dictature qui est celle du capital et de l'argent, c'est cela qu'il faut inventer avec des gens sincères -ça me fait penser à une réflexion de Louis XVI"il serait bon que l'archevêque de Paris crut en Dieu"et oui là comme ailleurs ça pourrit en premier par la tête.
Nous sommes déjà dans la dictature de la pensée unique avec les dieux entreprises,économies, banques qui ont leur clergé .Cette dictature a gagné elle sera sans doute terrible.
La bataille qu'il aurait fallu mener n'a pas eu lieu les Français sentent confusément cela et ne vous le pardonneront jamais.
girard
Rédigé par : rene girard | 18 octobre 2014 à 15:22
"La relance économique ne pourra venir que d'une relance politique de l'Europe(...)Le blocage qu'on nous oppose outre-Rhin n'est que le revers de notre faiblesse. Pas de notre faiblesse financière (...) mais de notre déficit politique, c'est-à-dire de notre incapacité à imaginer et à dire ce que doit devenir l'Europe."
Cette solution est illusoire car une relance politique ne pourrait que s'accompagner de nouvelles concessions à la doxa libérale. Le prix à payer pour obtenir des autres pays européens une relance politique ou l'indulgence par rapport à notre déficit budgétaire est exactement le même. Dans les deux cas, il nous faut renoncer à la perspective d'une transformation socialiste de la société. A certains égards, la solution de la relance politique est d'ailleurs la pire car elle impliquerait un renoncement définitif à l'idéal socialiste.
La seule solution possible est celle évoquée ensuite, à savoir "reprendre notre liberté budgétaire pour tout ce qui touche aux dépenses d'avenir". Elle nécessiterait d'ailleurs aussi de recouvrer notre pleine souveraineté en matière économique.
Il est plus que temps de reconnaître enfin l'incompatibilité entre les valeurs socialistes et la construction d'une Europe libérale.
"On se réfugie dans le passé chaque fois que le futur parait trop incertain"
Ontologiquement, le futur est, en effet, incertain. Mais il n'apparaît pas tel aux politiques qui sont persuadés au contraire que la construction européenne et la libéralisation de l'économie (qui inclut le risque de la marchandisation de toutes les dimensions de l'existence humaine) représentent l'avenir.
Rédigé par : chatel | 17 octobre 2014 à 23:01
C'est bien ça "requalifions la notion de progrès"(si progrès veut dire améliorer la vie des Français et non progresser vers l'ignominie)ça se fera sans doute mais sans vous car vous vous avez donner déjà des échantillons de vos capacités dans ce domaine-je parle du gouvernement et de ses sbires- .
Quant à la deuxième partie du quinquennat vous pourrez bien ramer ou pédaler en suant le mal est fait le charme est rompu cette dernière partie si elle est entière verra la chute et l'oublie de beaucoup , beaucoup d'entre vous.
"Pour établir quelque chose de durable il faut une base fixe;l'avenir nous tourmente et le passé nous retient, voilà pourquoi le présent nous échappe"c'est de Gustave Flaubert.
Je veux bien parier qu'à la fin du temps qui vous est imparti certains voudrons se refaire une virginité socialiste, avec des mots socialistes une mimique socialiste il sera trop tard il est déjà trop tard à moins d'un miracle mais je ne crois pas au miracle.
girard
Rédigé par : rene girard | 13 octobre 2014 à 20:48