Chers camarades,
J'aurais aimé vous parler de l'éco-socialisme qui vous a occupé ce matin, et qui, selon moi, mérite mieux qu'une mention obligée dans un texte ; qui doit en devenir au contraire le fil directeur, tant les enjeux sont immenses... l'écologie est, si j'ose dire, une chose trop sérieuse pour être laissée aux écologistes.
Quoique d'une certaine manière, dans cette table-ronde, c'est malgré tout d'eco-socialisme que je vais vous parler en abordant le dernier thème, dans la mesure où l'eco-socialisme constitue un formidable appel à renouveler notre conception de la démocratie.
Celle-ci se voit aujourd'hui reprocher à la fois son impuissance, sa confiscation par des experts au détriment des citoyens, et l'endogamie de ses élites.
Redonner vie à la démocratie, c'est du coup considérer que le politique peut et doit agir pour faire prévaloir ses principes sur les logiques marchandes chaque fois que l'intérêt collectif est en jeu. Le moment est venu pour la gauche de retrouver une capacité de penser contre les lois du marché, de réhabiliter l'intervention publique. La crise climatique nous en fournit la plus formidable opportunité depuis la chute du Mur qui a ouvert à l'ultra-libéralisme près de 20 ans d'hégémonie idéologique. Le moment de la contre-offensive est venu. Pas pour en revenir aux méthodes dépassées d'un Etat fatigué. Mais pour pousser celui-ci à la reforme et à l'inventivité pour assumer ses missions régulatrices dont la nécessité se fait désormais terriblement sentir, du désordre des marchés à celui du climat. Ainsi par exemple, comment ne pas voir que la maîtrise de nos objectifs d'économie d'énergie nécessitera la mise en place d'une nouvelle forme de planification démocratique ? Assumons-le, n'en ayons pas peur !
Revitaliser notre démocratie, c'est ensuite refuser les oligarchies, c'est à dire la confiscation du pouvoir à tous les niveaux par les puissants et les experts. Experts de l'économie, des affaires européennes, peut-être demain des questions environnementales, se sont peu à peu substitués aux élus et aux citoyens. Et la contrainte écologique qui ne fera qu'empirer faute d'actions précoces peut demain déboucher sur une nouvelle technocratie tout aussi insupportable si nous n'inventons pas les outils d'une démocratie ouverte et participative, à commencer par des formes de planification, pour reprendre cet exemple, territoriale et nationale intégrant à tous les niveaux le point de vue de la population, et impliquant sa responsabilisation et sa mobilisation.
Régénérer notre démocratie, c'est enfin diversifier le recrutement de nos dirigeants et de nos élites, mettre fin, y compris dans notre parti, aux rentes de situation (que garantissent entre autres les courants dont l'existence devrait être suspendue le temps du prochain congrès pour permettre un vrai débat et une recomposition interne sur la base de nos véritables divergences). Cela suppose de diversifier les formes de recrutement, y compris éventuellement par le recours au tirage au sort.
L'éco-socialisme ne pourra en effet s'affirmer qu'à travers l'émergence d'esprits novateurs qui ne se trouvent guère dans nos grandes écoles et jamais dans nos appareils.
Oui comme "la guerre! c'est une chose trop grave pour la confier aux militaires"l'écologie ne doit pas être dans les mains de citadins pas capable de faire pousser une tomate s'ils avaient un jardin.
Il y avait même ces jours du tirage dans les cheminées ou plutôt à propos des cheminées , vouloir interdire le chauffage au bois qui est une énergie renouvelable , il faut avoir l'entendement bouché!
Oui il faut refuser les oligarchies et les soit disant experts qui ont leur livre de messe leur liturgie leur église .
Se laisser conduire sans discuter nous conduit chaque fois dans le mur.
girard
Rédigé par : rene girard | 09 décembre 2014 à 18:12