S'il existait un Prix Nobel pour les stratèges les plus calamiteux, nul doute que ceux qui ont conçu et préparé le Congrès de Toulouse devraient sans attendre prendre leur billet pour Stockholm pour y recevoir une récompense bien méritée.
À quoi sont-ils en effet parvenus par le biais des petits arrangements, qui leur sont si familiers et en recourant à des formes de cooptation qui ont choqué au-delà de nos rangs ?
D'abord, à réaliser ce tour de force de démobiliser et démoraliser un parti qui après 10 ans d'opposition vient pourtant de gagner les élections nationales ! Dont la moitié des adhérents qui lui reste a choisi de bouder les urnes. Et dont un tiers des participants au scrutin s'est détourné d'une Motion soutenue, excusez du peu, par le gouvernement au complet comme par la quasi-totalité des groupes parlementaires et des instances nationales et fédérales. De l'art de gâcher ses atouts ! À abîmer, ensuite, par des pratiques opaques, l'image d'un parti que le recours aux Primaires ouvertes avait pourtant, voici un an, placé au premier rang de l'innovation démocratique. Au point même d'autoriser les dirigeants de l'UMP à l'ironie. Un comble ! Enfin, à sur-représenter, au nom de l'unité et du rassemblement derrière le gouvernement, l'aile « gauche » du parti, hostile à la politique européenne de F. Hollande mais désormais présente au Conseil National via deux motions : la 1 et la 3 !
Pareil fiasco devrait conduire ses promoteurs à la discrétion. Ce qui reviendrait à condamner au silence les principaux porte-paroles de la direction ! Cela devrait surtout amener H. Désir à changer, à défaut de stratèges, à tout le moins de braquet. Ne devrait-il pas, s'il veut retrouver une autorité politique, tout mettre en œuvre pour échapper à l'influence de ses faux-amis et se tourner vers les militants ? Relancer un processus de rénovation qui a, dans le parti, beaucoup plus de supporters que notre Motion n'a obtenu de suffrages ? Et trouver ses alliés parmi celles et ceux qui sont prêts à y travailler ?
Aussi aurait-il intérêt à tourner le plus vite possible la page de Toulouse pour se mettre à la tâche, sans mise en scène ni tapage médiatique. Avec la résolution, et la modestie, de ceux auxquels il reste tout à prouver !
Pour ce qui touche à notre Motion, nous sommes fiers d'avoir recueilli un peu plus de 5% des voix. Partant de (presque) rien, avec le soutien d'un seul parlementaire, privé par la Motion 4 d'une grande part des réseaux de Désir d'avenir, nous avons réussi en à peine un mois à mobiliser plus de 1500 signatures et 4000 suffrages. Mieux : nous avons su préserver la cohérence de notre démarche dédiée à la rénovation écologique et démocratique, ce qui dans la confusion qui règne aujourd'hui constitue une force ! Aussi formons-nous le vœu de passer rapidement à autre chose. D'ores et déjà nous nous mettons au travail pour essayer de convaincre ceux qui ont moralement perdu ce Congrès des raisons de leur défaite et de la nécessité d'agir autrement. Bref : à renoncer à leur Nobel.
Souhaitez-nous bonne chance !