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Le décrochage brutal de Nicolas Sarkozy dans l’opinion ne préoccupe pas que la presse française : le très sérieux Financial Times, pour ne prendre que son exemple, vient de publier un article, dans son édition du 12 février, d’autant plus sévère que son style est d’ordinaire serré, prudent, feutré.
L’affaiblissement de l’image de la France à l’extérieur qui résulte d’une situation que l’affaire de Neuilly a fait virer au ridicule, est une raison supplémentaire de ne pas se réjouir de ce nouveau soubresaut du malaise dans lequel est plongé notre pays.
Nicolas Sarkozy a été élu sur une promesse, essentielle, celle d’apporter des solutions aux problèmes que son prédécesseur avaient trop longtemps délaissés. Le pays, dans ses profondeurs, sait qu’il doit négocier un nouveau virage, lié à l’impact de la mondialisation sur une société qui se fragilise, sans savoir comment réagir. Nicolas Sarkozy avait pu, le temps d’une campagne, créer l’illusion, donnant l’impression qu’il aurait la lucidité de s’affronter au réel et le courage d’entreprendre de véritables changements.
Six mois plus tard, le « Ensemble, tout est possible » fait place au « Pour moi seul, tout est permis ».
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L’indifférence (certains diraient le mépris) avec laquelle le nouveau chef de l'État a traité ceux qui l’avaient soutenu est proprement incroyable. Avoir mis autant d'énergie pour convaincre et dilapider si rapidement, sans doute sous l’effet de la griserie du pouvoir, ce capital ne peut manquer d’interroger. Mais plus encore d’inquiéter !
Cette perte de crédit, qui ne doit rien à une opposition en déroute, et tout à la vanité de l’hôte de l’Elysée, est grave pour notre pays. La plupart des grandes questions à traiter sont encore sans réponse et risquent de le rester. A mesure que l’aura du président s’étiole, se renforce le poids de sa majorité, foncièrement conservatrice : la réforme des institutions risque ainsi d’en faire les frais alors qu’elle constituait l’occasion historique d'un rééquilibrage au profit du Parlement.
Mais, plus grave encore, ce « dévissage » n’offre pas le début du commencement d’une alternative. Faute d’avoir entamé sa réforme, la Gauche n’est toujours pas en mesure d’en proposer même l’esquisse. Et l’on peut sérieusement douter qu’elle commence vraiment à y travailler au lendemain des municipales, qu’il faut souhaiter victorieuses, mais dont le résultat servira une fois de plus de prétexte à une habile inertie.
Je ne partage pas, depuis longtemps, le faux bon sens de ceux qui prétendent que la France, et plus encore les Français, seraient en réalité hostiles aux changements et à la réforme. Ils ont, au contraire, pris davantage conscience que leurs dirigeants de leur nécessité, peut-être parce qu'ils savent qu’ils auront plus qu'eux à redouter les conséquences de cette passivité. Leur réticence n’est en réalité l’expression que de leur scepticisme quant à la capacité des responsables politiques à les engager et, surtout, à les réussir dans un esprit d’équité.
En clair, rien ne sera possible sans créer la confiance : celle-ci ne se décrète pas. Elle se construit. Elle suppose, pour celui ou celle qui veut l’acquérir, de proposer au pays une analyse lucide, des choix courageux qui ne doivent rien à la démagogie, et une éthique de comportement, gage de sa sincérité. En somme, une attitude que je qualifierai par rapport à celui qui, dans les temps d’aujourd’hui, devrait nous servir de référence, de « mendésiste ». Voici 50 ans, en pleine crise, certains commençaient à écrire : « c’est De Gaulle qu’il nous faut ! ». C’est aujourd’hui Mendès qu’il nous faut ! ... Ou celui ou celle qui aura la force et le talent de s’inspirer de son exemple. Affaire à suivre …
Vous aviez raison dès juin dernier Gaëtan, et le temps qui vient de s'écouler, confirme vos analyses.
Le PS se délite partout localement, malgré des poches de résistances ici ou là.
Des dissidences créées par les cadres oun élus qui refusent tout renouvellement, toute prise en compte des aspirations populaires, bref tout travail politique digne de ce nom.
Il serait urgent d'agir, de relever les défis.
Le CN, le BN , le SN,... continuent de couler le Titanic qui prend l'eau de toutes parts.
Le PS n'a pas encore atteint le plancher molletiste d'avant Epinay.
Moi je m'en fiche du rolexman overdosé au lexomil :
bon sang ! mais que fait gauche ? toute la gauche soi-dit en passant.
Les uns trépignent et hurlent des slogans dont on sait qu'ils n'ont jamais fait leurs preuves.
Les autres, freinent des 4 fers pour défendre leurs prébendes et ce qu'ils s'imaginent être un pouvoir !
Et les classes populaires là-dedans ? les classes moyennes bien souvent précarisées ? les démunis ? les sans-logis ? les SDF ? les jeunes qui désespèrent de ne pouvoir démarrer dans la vie ? les personnes âgées à petites pensions qui survivent et ne peuvent toujours se soigner ? les handicapés de la vie ? les petites entreprises qui tentent de se développer ?....
Sur qui cette écrasante majorité de Français peut-elle compter ?
Croyez-vous que Mimolette et ses alliés de circonstances, s'en soucient ?
je vous le demande.
Rédigé par : le concombre masqué | 22 février 2008 à 11:21
Oui Sarko s'écroule dans les sondages, oui les français sont de moins en moins derrière lui, oui une grande partie de la droite est aussi en plein doute et oui son image à l'étranger se dégrade.
Problème : connaissant le personnage peut-on s'attendre à un sursaut, une renaissance, une « correction de tir » ? Je n'y crois pas. Je pense au contraire qu'il va s'entêter et qu'il va aller jusqu'à la crise de confiance et jusqu'à la crise tout court. Cela pourrait se traduire par une dissolution de l'assemblée ou par un autre processus assez inattendu.
En tout cas, cela ne fait que confirmer ce que je disais depuis 2007 : la gauche, sans avoir eu le temps de faire ses réformes internes, peut se retrouver très rapidement en situation de revenir au pouvoir. Il faut s'y préparer !
Paul Le Corre
Citoyen de la région lyonnaise
Rédigé par : LE CORRE Paul | 14 février 2008 à 18:33