Monsieur le ministre,
Ma question concerne l'industrie de l'équipement automobile en France.
Cette industrie, je le rappelle, se situe au quatrième rang mondial et au second rang européen derrière l'Allemagne. Elle emploie 103 000 salariés, pour un chiffre d'affaire de 25,5 milliards d'euros, et compte 2 groupes (Faurecia et Valéo) parmi les 10 plus importants au monde.
Elle tire sa force de l'industrie automobile elle même très fortement implantée en France. Elle en retire aussi ses difficultés actuelles.
En effet, pour répondre à la demande des constructeurs qui souhaitent optimiser les coûts d'achats, de fabrication et de transport, les principaux équipementiers se sont redéployés dans de nouvelles zones géographiques, en Europe de l'Est et en Extrême-Orient, au détriment des zones plus traditionnelles.
En outre, son activité étant indexée sur celle de nos constructeurs nationaux, son chiffre d'affaires a diminué de 6,2% en 2006.
Cette évolution impacte de plus en plus notre économie et en particulier celle de départements comme la Nièvre, très tournés vers l'automobile, engendrant des conséquences sociales dramatiques pour nos bassins d'emplois et des centaines de nos salariés.
Henkel à Cosne sur Loire, GDX Automotive à Corvol l'Orgueilleux, Valéo à Nevers ou encore Faurecia (8ème groupe mondial et 1er équipementier français) à Cercy-la-Tour rencontrent ainsi aujourd’hui de très importantes difficultés, liées en partie à l'attitude de leurs donneurs d'ordre.
Les constructeurs français n'hésitent pas en effet à leur imposer des conditions de prix souvent insupportables compte tenu de l'évolution du coût des matières premières. Le risque est grand de voir disparaitre non seulement des dizaines e milliers d'emplois mais aussi tout un savoir-faire pénalisant ainsi à terme, par un effet boomerang, les donneurs d'ordres qui se seraient privées eux-même de leurs fournisseurs. Pour ne prendre que l'exemple d'Henkel, à Cosne sur Loire, cette entreprise qui ne connait aucun problème de compétitivité par comparaison avec d'autres sites du groupe connait aujourd'hui un problème de demande malgré son savoir faire en raison du refus des constructeurs automobiles d'accepter une évolution des prix liées à la hausse du cout du pétrole dont l'impact sur la fabrication de produits de collage, d'étanchéité et de traitement de surface est considérable. (NB : l'entreprise réalise 40 de ses 50 millions € de chiffre d'affaire avec PSA Renault et Toyota.)
Face à l’ampleur des conséquences que cette situation risque de produire sur l’emploi au sein de l'industrie équipementière automobile nivernaise, comme sur l'ensemble du territoire français, et faute d’avoir pu mesurer les effets du Plan « sous-traitance automobile» annoncé par le Premier ministre en 2006, je souhaite savoir quelles initiatives le gouvernement compte prendre afin d’amorcer une véritable réflexion en terme de filière, associant les sous-traitants et les donneurs d’ordres du secteur automobile, ainsi que les représentants des territoires concernés, pour infléchir les stratégies des donneurs d'ordre et prévenir leurs conséquences sur notre tissu industriel.
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