« The Flying Dutchman » par Albert Pinkham Ryder
Terrible ! C'est le mot
pour qualifier ce congrès ! Ce n’est pas faute d’avoir
prévenu. Il
n’était pas bien difficile d’anticiper sur l’issue d’un
combat, conduit dans les pires conditions, mené pour les pires
raisons… Mais, à quoi bon jouer les Cassandre quand nul ne
veut entendre !
On pouvait, certes, espérer
que le PS profite de cette période et de ce rendez-vous pour
construire une stratégie de reconquête. Cela aurait
voulu dire que l’objectif de ses « leaders »
était bien la victoire électorale en 2012. Leur
véritable motivation n’est en réalité que le
contrôle du parti et du processus de désignation. Nous
en sommes arrivés à un tel niveau d’absurdité
que ses « dirigeants » ne vivent plus que dans
un but : être présidentiable ou rien ! Et si
l’on ne parvient pas à l’être, empêcher par
tous les moyens un ou une autre, alors, de le devenir…
C’est un vaisseau fantôme
qui vient de prendre la mer ce week-end. Une partie de l’équipage,
resté à terre, lui promet un naufrage. Tous les autres
se désolent : tout ça pour ça ! On
nous promettait une équipe resserrée : elle frôle
la congestion avec plus de 40 membres ; on nous promettait une
ligne claire : on n’a fait qu’additionner les
contradictions ! Le scénario se répète.
Comment ne pas voir que sans
un changement radical, une transformation de ses statuts, un
élargissement de sa base, le PS ne pourra que déboucher
encore et encore dans une impasse?
Nul n’est sorti vainqueur
de ce combat. Ni ceux qui prétendent l’avoir emporté,
parce que leur prise n’est qu’un appareil desséché
qu’ils seront bien incapables de rénover. Ni ceux qui ont
frôlé la victoire, parce qu’ils doivent se résigner
à laisser le parti poursuivre sa plongée... À ce
stade, le refus d’analyser les causes de notre défaite se
paie comptant : un parti désorganisé, impropre à
se moderniser ; un projet sans cohérence, impropre à
convaincre. Ces deux failles restent béantes.
Cadenassé,
verrouillé, refermé sur lui-même, tel est notre
parti. Le vaisseau fantôme, on l’a compris, n’embarquera
plus de passagers. On n’envie pas ceux qui sont du voyage. C’est
d’ailleurs que viendra le sursaut : du travail et de la
réflexion collective, de l’échange et de la prise au
sérieux des idées, de l’honnêteté
intellectuelle et de la générosité… Toutes
marchandises qui sont restées à quai! À nous de
les réunir patiemment. Il faut bien que certains restent pour
préparer et construire la jeune « maison ».