Y a-t-il le diable au COR ? En publiant les chiffres correspondant aux besoins de financement de nos retraites, le COR a ouvert une boîte de Pandore. Ce rapport va donner lieu à une avalanche de commentaires et risque paradoxalement, au lieu de clarifier les termes du débat, d’accroître la confusion. Essayons donc de recadrer les enjeux.
Le débat qui s’engage sur le dossier des retraites est manifestement piégé. Nul ne peut en douter !
Pas seulement parce qu’il peut soulever des réactions sociales et politiques extrêmement vives. Mais aussi et surtout parce que la tentation est grande de ne l’aborder que d’un côté. Le Gouvernement commet (sciemment ?) une erreur de perspective en ne voulant voir dans ce dossier qu’une question d’équilibre entre recettes et dépenses alors que deux questions essentielles devraient être posées en préalable à toute réforme :
S’il existe un problème de financement de notre système de retraite, c’est parce que l’ensemble de nos comptes sociaux et publics sont en déficit. Qui pourrait douter de la capacité de la France à assumer un déplacement de l’ordre de 2 à 2.5 % du PIB en faveur des retraites d’ici 2030? La difficulté tient au fait que ce besoin de ressources vient s’ajouter à d’autres qui accroîtront encore le poids des prélèvements. C’est donc le problème de l’équilibre de la totalité de nos comptes publics qu’il faut aborder de front à l’occasion de ce débat. Il serait irresponsable d’envisager une augmentation des cotisations par exemple ou des impôts sans relier celle-ci à la façon dont nous allons résoudre le financement du déficit de notre assurance maladie ou les besoins de la dépendance. Ce débat doit être l’occasion de tout remettre à plat. On comprend que le Gouvernement n’y soit guère enclin. C’est pourtant ce qu’il convient de faire si l’on veut apporter des réponses durables.
Ce qui suppose, et c’est la seconde grande question, que le problème de nos politiques sociales soit abordé du point de vue de leur efficacité. Une politique de santé, par exemple, centrée plus largement sur la prévention aura des conséquences directes sur le niveau de dépenses de santé en terme de réparation, comme sur la durée de vie des salariés ; de même pour la question de l’emploi : faire en sorte que plus de femmes travaillent et travaillent plus tôt permettra de dégager des ressources nouvelles pour nos systèmes de retraite tout en réduisant les risques pour celles-ci de trop petites retraites au terme de leur carrière. Il existe donc un lien indiscutable entre toutes les politiques sociales que l’approche choisie par le Gouvernement ne permet pas de traiter.
Ce sont pourtant ces préalables qui nous permettront de cadrer une stratégie dont il convient maintenant de préciser les éléments.
D’abord, réaffirmer l’essentiel : quel est le niveau décent de retraite que nous souhaitons ? La principale avancée de ces 40 dernières années a été l’amélioration du niveau de vie des retraités. Paupériser les retraités ne peut évidemment être accepté et fixer un horizon. Ce me semble être la base. Elle est trop souvent oubliée.
Le second grand problème, est celui de l’âge de départ. Tant que n’aura pas été trouvée une réponse claire à la question de la pénibilité, le droit de départ à 60 ans ne saurait être modifié sans consacrer une terrible inégalité à l’égard de ceux qui ont commencé à travailler très jeunes.
Ces deux principes étant fixés, reste la méthode ! A cet égard, je ne peux que suggérer au Parti socialiste de proposer un Pacte national sur les retraites. Nous avons besoin d’une réforme sur la durée, c'est-à-dire partagée. Y renoncer reviendrait à laisser au Gouvernement la maîtrise du débat, qui plus est limité à son aspect comptable que je viens de dénoncer. Ce serait aussi renoncer à renforcer notre crédibilité dans la perspective du pouvoir en 2012.
Ce serait enfin faire un formidable cadeau politique à Nicolas Sarkozy : ni lui ni son Gouvernement ne sont prêts à faire face à une opposition qui leur réclamerait des comptes sur l’ensemble des déficits sociaux !
La voie est étroite mais elle est claire !
Bien vu et bien dit camarade
on ne peut toucher aux 60 ans tant que tout ne sera pas mis à plat, en particulier:
-la pénibilité Y COMPRIS PSYCHIQUE
-La nécessité comme tu le dis de reprendre comme nous l'avions fait le système de Santé en l'axant sur la prévention
La nécessité de remettre de l'ordre dans la protection de la santé des salariés avec une médecine du travail qui peut jouer son rôle (comme avant!)car la dérive est réelle actuellement.
- La nécessité de faire plus pour les mères de famille qui travaillent, soit en réduction de temps non pénalisé soit en bonifications.
- La nécessité de cesser de globaliser par les moyennes pour tenir compte des secteurs d'activité tant pour les bonifications de pénibilité que pour l'Age DE BONNE SANTE.
Ce dernier est en moyenne DE 63ANS
l'âge moyen de départ à la retraite étant de près de 62 ANS, il ne reste à beaucoup QUE UN AN pour profiter de la vie.
MAIS MAIS quel est l'âge moyen de bonne santé pour l'infirmière, le maçon, l'éboueur, le peintre, le plombier ou le carrossier entre autres???
C'est sur cette base, il me semble qu'il faudra prendre des décisions justes et solidaires.
Petite remarque finale:
Ne met-on pas la charrue avant les bœufs pour nous faire oublier le chômage et l'absence d'emploi???
Ne faut-il pas bouger aux assemblées et imposer de trouver des solutions pour ce qui est indispensable maintenant et prendre le temps d'extrapoler pour 2030 car d'ici là, qui sait, le ciel nous sera tombé peut-être sur la tête (en bons gaulois!)
Pas d'emploi! pas de retraite! Cherchons donc à vider les fichiers du pôle emploi; cela remplira les caisses de la Sécu au travers des urssaf mais aussi les caisses de retraite complémentaires.
PAS D'EMPLOI DONC PAS DE RETRAITE ET PLUS DE SECU !!!
en toute Amitié
Amitiés à tous du fond du cœur!
et...FRA-TER-NI-TE !!!
Rédigé par : Rodolphe | 08 mai 2010 à 15:08
J AI IDEE QUE LA PARTIE EST TRUQUEE CAR ON NOUS DIT DEJA QUELS FACTEURS ON POURRA MODIFIER
COTISER PLUS
RECEVOIR MOINS
PARTIR PLUS TARD
VOILA UN BEL AVENIR
MAIS S IL NOUS VIENT A L IDEE DE PRENDRE SUR LES TRANSACTIONS DE BOURSE SUR LES PRIMES SUR LES NICHES FICALES SUR L EVASION FISCALE C EST PAS CORRECT PAS REALISTE
JE CRAINS QUE LA COMME AILLEURS ON REPRENNE LA POLITIQUE DE TARDIEU :
IL FAUT FAIRE PAYER LES PAUVRES ILS SONT MOINS RICHES QUE LES RICHES MAIS ILS SONT PLUS NOMBREUX
GIRARD RENE
Rédigé par : ATI | 26 avril 2010 à 22:12
"La voie est étroite mais elle est claire !"
se disait naguère
"La route est droite mais la pente est forte".
Rédigé par : Un lecteur | 16 avril 2010 à 21:44
La position de Thomas Piketty sur le problème des retraites.
http://www.laviedesidees.fr/Universaliser-le-droit-a-la.html
Rédigé par : J.M. Queste | 15 avril 2010 à 18:41
Les enjeux sont remarquablement fixés. Enfin un message clair sur les retraites.
Rédigé par : marcel | 14 avril 2010 à 14:48
J'ai été choqué ce matin en découvrant une pleine page de communication sur cette question financée par l'Etat. Très clairement "prospective comptable", encore une fois c'est la politique par la peur et la culpabilisation qui est pratiquée. La question est certes angoissante mais il faut l'aborder sereinement, avec courage, sans rester aveugle ou dans le passé.
Voilà le thème majeur de notre CONVENTION.
Guy PARIS
Auxerre
Rédigé par : Guy Paris | 14 avril 2010 à 14:20