Les gouvernements européens oscillent au bord du gouffre faisant de chaque sommet une étape incertaine sur le fil tendu au dessus du vide par la crise financière.
Le problème est moins celui des solutions qui s’affichent aux manchettes des journaux, que leur "acceptabilité " par les peuples. Qu’il s’agisse du fédéralisme budgétaire ou des autres formes de communautarisation de la dette et de la dépense publique, la parole des experts se heurte trop directement aux règles démocratiques.
L’attitude de l’Allemagne en fournit la démonstration éclatante. On reproche à Madame Merkel ses atermoiements. Mais ceux-ci sont étroitement liés à la surveillance qu’exerce sur elle son Parlement qui refuse d'être dessaisi sur des sujets si graves. Si l’on peut regretter les errements auxquels tout cela conduit, faut-il pour autant disqualifier ce souci de réintroduire la démocratie dans des processus opaques et décisifs ? De deux choses l’une : ou bien le Parlement européen saura revendiquer et obtenir une place significative au cœur de la zone euro, ce qui paraît difficile ; ou bien ce sont les Représentants des peuples nationaux qui devront le faire. Non seulement pour donner une véritable légitimité aux décisions prises de Conseils en Sommets. Mais aussi, et peut être surtout, pour garantir à celles-ci une mise en œuvre qui dépend de l’adhésion des citoyens de chaque Etat partenaire. La démocratie ne peut se passer de l’expertise mais celle-ci ne peut se substituer à elle. Une telle tentative provoquerait à un moment ou à un autre, un sursaut des peuples risquant de mettre en péril tout l’ensemble.
L’Europe ne pourra avancer sans être refondée, c’est-à-dire sans que soit vérifié l’accord plein et entier de chaque Etat. Que l’on nous fasse aujourd'hui spectateur de chaque rencontre de chefs d'Etat et de gouvernement sensés accoucher de mesures-miracle, n’est pas pour me rassurer. Prenons garde à ne pas ajouter une crise démocratique à la crise financière !
"L’Europe ne pourra avancer sans être refondée, c’est-à-dire sans que soit vérifié l’accord plein et entier de chaque Etat."
Absolument et c'est pourquoi H Védrine a raison de parler à propos de l'Europe de "dérive postdémocratique". La façon dont NS et AM ont réagi à l'idée de G. Papandréou d'organiser un référendum en fournit encore une fois la preuve, de même que celle de F. Fillon dénonçant à l'Assemblée Nationale une "annonce unilatérale", comme si un chef de gouvernement devait demander l'autorisation de consulter son peuple.
Rédigé par : chatel | 04 novembre 2011 à 23:09
Il serait bon que les chantres de l'Europe à n'importe quel prix , fassent leur mea culpa ils ont voulu faire l'Europe malgré le peuple et même quand la voix du peuple a dit non , a mis dehors cette Europe de marchands de tapis, les grands dirigeants très démocrates l'on fait rentrer par la fenêtre .Tu dis qu'il faut refonder l'Europe, oui mais il y a des années que certains le disent et ils ne font que prêcher dans le désert ,on a cru qu' avec beaucoup de propagande, n'ayons pas peur des mots, on emporterait l'adhésion du peuple à cette Europe de la finance voilà le résultat.
Pas de volet social , politique, culturel qui aurait fait un ciment seulement le mercanti et il va mal très mal.
les dirigeants sauront trouver le bon peuple pour payer comme d'habitude ,leurs crimes et leurs erreurs , nous faire croire que nous sommes en démocratie va vous être de plus en plus dur.
girard
Rédigé par : girard rene | 25 octobre 2011 à 11:17