Un court article qui rend compte du travail effectué par la majorité sénatoriale sur le PJLO remboursement des dépenses électorales de la campagne présidentielle :
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Un court article qui rend compte du travail effectué par la majorité sénatoriale sur le PJLO remboursement des dépenses électorales de la campagne présidentielle :
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Vous pouvez consulter le texte de mon rapport sur le site du Sénat :
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L'ensemble des amendements déposés soit par la Commission des lois, soit à titre personnel, ont été adoptés cet après-midi par le Sénat !
Le texte passera donc en Commission Mixte Paritaire mercredi 18 janvier.
Monsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le Président de la Commission des Lois, Mes Chers Collègues,
La démocratie a un coût, mais elle n’a pas de prix !
A cent jours de la prochaine élection présidentielle, ce principe doit être rappelé avec d’autant plus de force que le gouvernement nous a saisi d’un texte qui semble vouloir s’en affranchir.
L’on est en droit en effet de s’interroger sur l’opportunité d’un projet dont l’objet – et peut-être l’effet – sera de faire économiser à l’Etat 3,7 millions d’euros sur une dépense totale de plus de 240 millions d’euros. Le scepticisme est d’autant plus d’actualité que cette économie virtuelle repose sur l’hypothèse invérifiable aujourd'hui d’un scénario électoral identique à celui de 2007, à savoir 4 candidats dépassant le seuil des 5% et 8 autres s’échelonnant entre 0 et 5%. Comment enfin justifier de modifier le plafond des dépenses autorisées et le montant des remboursements publics alors que le processus électoral est, du point de vue comptable, engagé depuis près de 9 mois, c’est-à-dire que les 3/4 de celui-ci ont déjà été accompli ?
Vous me permettrez de penser que le législateur devrait plutôt se préoccuper de garantir à nos concitoyens une campagne propre, car enfin à quoi cela sert-il d’abaisser les plafonds si ceux-ci ne sont pas respectés, comme plusieurs enquêtes en cours nous le suggèrent fortement, et si les règles de financement sont contournées ?
Aussi ce texte, qui s'inscrit dans le plan de rigueur présenté par le gouvernement à l’automne et qui n’est que la transposition de dispositions déjà rendues applicables aux autres élections par la dernière loi de finances, n’est-il acceptable que s’il est amendé dans le sens d’une clarification des obligations des candidats, avant que d’autres réformes plus ambitieuses ne viennent réformer un système au total peu satisfaisant.
C’est en tout cas l’esprit dans lequel s’est placé votre Commission dont je veux rappeler le raisonnement et la logique ! La difficulté tient dans ce constat simple : pour être candidat à la présidentielle, il suffit, dès lors que l’on dispose des parrainages, de se déclarer en mars, alors que les dépenses que vous engagez pour soutenir cette candidature doivent être retracées depuis le mois d’avril précédent. L’ouverture de votre campagne étant le plus souvent postérieure à la date à partir de laquelle vos dépenses doivent être imputées, à savoir le 1er avril de l’année précédant l’élection, il vous appartient de justifier de celles-ci bien après qu’elles aient été engagées.
Il en résulte, en particulier pour le Président sortant s’il se représente, une inévitable confusion sur la nature des initiatives qu’il prend, des déplacements qu’il effectue, des discours qu’il prononce.
D’où la nécessité, à titre préventif, de rappeler clairement que les dépenses engagées dans les douze mois qui précédent le scrutin sont présumées avoir un caractère électoral et que tout titulaire d’un mandat public doit s’abstenir de faire usage des moyens qu’il lui confère à des fins électorales.
C’est le sens des deux amendements qu’a adoptés votre Commission et qui constituent un rappel utile adressé aux candidats qu’il existe une déontologie électorale, une éthique incontournable, surtout au moment où nos citoyens doutent de leurs dirigeants politiques. J’ai la faiblesse en effet de penser qu’ils sont plus choqués d’apprendre que des millions d’euros ont transité par des comptes secrets que de savoir qu’une campagne présidentielle coûte au total à l’Etat en remboursement 41, 42 ou 43 M€ !
Mais la logique voudrait d’aller plus loin encore et c’est le sens des amendements que je me suis permis de déposer à titre personnel.
Comme je viens de le rappeler, les dépenses électorales sont souvent engagées avant d’être imputées à un compte et les candidats ne disposent d’aucune indication sur leur légalité et leur imputabilité autre que ce que leur dit succinctement la loi que nous suggérons de compléter. Et ils ne disposent d’aucun moyen de prévenir d’éventuelles irrégularités puisque ni le Conseil constitutionnel, juge en dernier ressort, ni la commission des comptes ne peuvent être saisis "a priori ". Ainsi l’avis rendu par la CNCCFP sur les déplacements présidentiels n’a-t-il aucune valeur juridique et pourrait parfaitement être contredit ultérieurement par celle-ci ou par le juge de l’élection.
Aussi conviendrait-il, afin de permettre l’émergence de règles jurisprudentielles en amont, soit de permettre la saisine du Conseil Constitutionnel en cours de campagne, soit d’élargir à tout candidat la possibilité de contester les comptes de ses adversaires une fois le résultat acquis. Je rappelle que l’élection étant validée bien avant que les comptes ne soient examinés, cela n’aurait pas d’incidence sur l’issue du scrutin mais permettrait en revanche de dégager un cadre juridique rendant ces questions plus claires et rendant les polémiques répétées sur ces sujets désormais sans objet.
Je me suis permis d’ajouter à ces propositions un amendement destiné à ouvrir un débat nécessaire sur le mode de remboursement des dépenses électorales à l’occasion des présidentielles. Jusqu’à présent, le montant remboursé est fonction à la fois d’un plafond et d’un seuil. Le seuil est celui des 5%. Au-delà, vous êtes pris en charge à hauteur de 50% du plafond ; en-deçà à hauteur de 5% (je précise que le projet que nous examinons ramène ces taux à 47,5 et 4,75% respectivement). Une décimale de différence peut donc faire passer votre dotation de 8M€ environ a 800.000 €, soit de un à dix. Est-ce juste ? D’autant que ce mécanisme ne permet pas à l’Etat de maitriser sa dépense, celle-ci variant en fonction du nombre de candidats ayant franchi le seuil fatidique.
D’où l’idée simple de fixer le montant remboursé en proportion du nombre de voix obtenues, en appliquant à la somme allouée un quotient correspondant au nombre de votants et en le rapportant aux suffrages obtenus par chaque candidat. Ce système, qui serait calculé sur la base du premier tour (les candidats au second bénéficiant d’une prime forfaitaire) favoriserait les grands candidats et tangenterait les 5% au détriment des candidats les plus modestes (moins de 2%) ou les plus moyens (entre 6 et 10%).
J’invite notre assemblée à y réfléchir !
Au total, n’avions nous pas d’autre priorités à satisfaire que celles-ci ? Ce projet était-il bien utile ? Certes pas dans sa rédaction initiale ! Mais celle que vous présente votre Commission me parait de nature à constituer un progrès et à ouvrir une réflexion indispensable à l’avenir de notre démocratie !
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Quelques explications en images :
A suivre : ce texte sera examiné demain matin par le Sénat.
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Chers amis,
Je ne pourrai malheureusement pas me rendre à Toulouse pour la conférence que je devais donner à Supaéro.
Une nouvelle date sera bientôt définie, que je vous communiquerai au plus vite.
« La politique semble de plus en plus éloignée des préoccupations des gens. Pire, elle semble ne même plus s’inspirer des idées qui sont à l’origine des clivages partisans. Peut-on agir sans penser ? Et la politique peut-elle garder un sens si elle n’est plus reliée à une histoire et à une philosophie ? Ces questions seront abordées à partir de l’exemple (bon ou mauvais ?) du mouvement socialiste. »
Au seuil de l’importante année électorale que nous allons vivre, ces quelques lignes écrites, à ma demande, par un élu qui ne sépare pas son action d’une réflexion historique et philosophique sur l’engagement citoyen me paraissent poser les bases d’un dialogue à plusieurs voix – et quelles que soient, bien sûr, nos propres opinions et/ou orientations personnelles – sur la situation actuelle du politique dans la situation de crise que connaît notre pays.
Je suis donc particulièrement reconnaissant au Sénateur Gorce d’avoir accepté mon invitation à ouvrir, cette année, le cycle de nos conférences en « arts & cultures » à l’ISAE. L’enthousiaste réponse des anciens comme des élèves en formation à SUPAERO pour animer cette soirée me paraît confirmer l’urgence et l’intérêt d’un tel débat sur les enjeux et le sens de la politique aujourd’hui. Yves Charnet, 9 janvier 2012
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Jamais les circonstances n’ont été si favorables à un discours et un projet de vérité.
Comment ne pas ressentir, à quelques mois de l’élection présidentielle, une certaine forme d’excitation ? Pour qui s’intéresse à la chose publique, mais plus largement pour chaque citoyen formé à l’école de la Vème République, il s’agit là du scrutin majeur et, au-delà, de la fameuse rencontre entre « un peuple et un destin ».
Il serait naturellement puéril de penser que l’Histoire se joue là, en ces deux dimanches de printemps. Ou même que ceux-ci détermineraient définitivement pour cinq ans l’orientation continue du Pays. La présidentielle n’est pas une sorte de concours d’excellence où chaque candidat, fort d’une préparation intensive, viendrait faire valider « in abstracto » la pertinence de son projet. Beaucoup se joue ailleurs en Europe et dans le monde, et à d’autres moments. Ainsi n’a-t-on cessé de relever les changements d’approches auxquels, une fois élus, nos Chefs d’Etat ont été contraints, parfois de leur fait, parfois du fait des événements…
Mais la France attend depuis si longtemps que ses compteurs politiques, économiques et sociaux soient remis à zéro, que nos concitoyens ne peuvent s’empêcher d’espérer du prochain scrutin qu’il soit celui où les candidats, forts de leur exclusive préoccupation du bien public, leur disent la vérité. Un projet qui corresponde à l’absolue nécessité pour le Pays de sortir de sa léthargie et d’affronter le monde de front.
Voici maintenant bien longtemps que les problèmes s’accumulent sans qu’il y soit apporté de véritables réponses. Au contraire, les Français ont même plutôt le sentiment que leurs dirigeants pratiquent une stratégie d’évitement consistant à laisser de côté les sujets qui fâchent.
Ces dernières années ont pourtant été riches en avertissements et nous ont dit beaucoup sur les malaises qui tenaillent notre cher et vieux pays. Ainsi a-t-on passé par profits et pertes comme s’il s’agissait de vulgaires peccadilles : le rejet du Traité constitutionnel européen, illustration pourtant du doute qui s’est installé dans les esprits sur le rôle de l’Europe et l’avenir du modèle français en son sein ; la crise des banlieues qui déclencha tout de même la mise en place d’une loi d’exception, si révélatrice pourtant des interrogations qui minent la société française quant à sa cohésion pour ne pas dire sa constitution ; la crise du CPE, nouvel avatar des secousses à répétition qui parcourent une jeunesse victime d’un chômage massif…
Beaucoup ont cru, via la nouveauté du discours et des candidatures de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, qu’en 2007 le moment était venu. Ils ont depuis bien déchanté. Leur scepticisme s’est accru, rendant peut-être encore plus difficile un nouvel et urgent exercice de pédagogie.
Pour autant, à l’orée de cette nouvelle année, je veux former le vœu qu’un ou plusieurs candidats aient le courage de rompre ce pacte tacite du silence sur les maux du Pays, pour lui dire la vérité non seulement sur la nature de son mal mais sur celle des réponses qui permettront d’y remédier.
Il nous faut à la fois sauver notre système de protection sociale (auquel il manque environ 30 milliards d’euros), échapper à la dictature des marchés (ce qui suppose de réduire notre déficit d’à peu près autant) et trouver des ressources nouvelles indispensables aux investissements d’avenir sans lesquelles la rigueur nous plongerait dans la récession. Voilà des années que nous empruntons pour rembourser les intérêts de notre dette. Cela doit cesser parce que cela obère toute véritable perspective.
Pour y parvenir, il nous faudra à la fois réaliser des économies et dégager des recettes nouvelles. Au-delà de la suppression des niches fiscales, de nouveaux prélèvements sont par conséquent inévitables. Et si la TVA sociale doit être regardée avec prudence puisqu’elle frappe aveuglément, la seule alternative se trouve alors dans l’augmentation de l’impôt sur le revenu et, pour le social, de la Contribution Sociale Généralisée.
Le diagnostic est largement partagé par tous les observateurs. Il ne signifie cependant pas soumission ou résignation. Mais au contraire volontarisme ! C’est pour se redonner des marges de manœuvre que nous devons remettre nos comptes publics à flot. Qui le niera ? Et surtout qui sera prêt à en assumer les conséquences en termes de propositions de campagne ?
Pour la Gauche, le moment est pourtant, me semble-t-il, venu !
D’abord, parce que l’avance dont dispose François Hollande dans les sondages l’autorise à prendre le risque d’une certaine impopularité qui, une fois la surprise passée, lui sera vite pardonnée. Le rejet de Nicolas Sarkozy atteint un niveau inégalé, à preuve les reports de voix du second tour qui lui sont largement défavorables. On me rétorquera qu’il n’est pas encore battu. Sans doute. Mais je crois avec Mendès France que la vérité reste l’arme absolue face à un candidat sortant qui n’a tenu aucun de ses engagements sinon à l’égard des plus riches.
D’autant, et c’est là la seconde circonstance favorable même si elle est paradoxale, que la crise est si violente que chacun s’attend à ce que redressement rime avec rigueur et assainissement. Ce qu’une relative croissance nous a détourné de faire, en particulier entre 1997 et 2002 (à savoir, engager les réformes de structures trop longtemps différées), les difficultés du moment nous invitent (pour ne pas dire nous obligent) à l’entreprendre. L’empire de la raison vaut mieux que celui de la nécessité. Mais celle-ci a le mérite de faire loi !
A celles et ceux qui pourraient redouter l’amertume de la potion proposée, je voudrais préciser qu’il ne s’agit nullement de céder à une obsession comptable mais de rendre à la dépense publique son efficacité sociale. Un seul exemple : nous dépensons plus chaque année pour notre santé sans que nos concitoyens aient le sentiment, bien au contraire, d’être mieux soignés. Réformer l’Assurance Maladie doit, j’en suis convaincu, nous permettre de dépenser moins mais mieux à l’instar de la Suède ! Il ne s’agit pas de renoncer à ce que nous sommes et à ce que nous voulons, mais de réunir les conditions pour que le rêve français, pour parler comme François Hollande, reste possible !
Aussi, je forme le vœu puisque janvier nous y invite, que celui qui peut et veut incarner le changement s’identifie à celui-ci au point d’aller jusqu’au bout de ce qu’il implique : dire la vérité et en tirer dans son projet toutes les conséquences nécessaires.
La situation du Pays l’exige. Le moment s’y prête… Ne laissons pas passer pareille opportunité !
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Intervention de Gaëtan Gorce, Sénateur de la Nièvre-Maire de la Charité sur Loire
1. Le projet de Cité du mot que nous vous présentons est la résultante de dix ans de travail.
Dix ans qui ont permis la restauration du rez-de-chaussée du Prieuré, du Cloître et du jardin des Bénédictins.
Dix ans qui ont permis de conduire en parallèle la restauration du monument et celle du Centre historique de la ville, le prieuré étant depuis la Révolution le cœur notre dynamique urbaine.
Dix ans qui ont également conduit à développer de nouvelles activités investissant le monument au rythme de l’avancement du chantier, activités directement inspirées par l’évolution de la cité ; ainsi du Festival du Mot, né de la présence à La Charité d’une quinzaine de libraires formant, dans le bas de la ville, un véritable quartier du livre.
Dix ans qui nous ont permis d’accumuler les expériences, en particulier celle d’un partenariat efficace avec la Région et le département mais aussi la DRAC, l’architecte des monuments historiques, Paul Barnoud, etc…
Dix ans qui nous ont permis de façonner un projet qui est à la fois un projet de monument, un projet culturel et un projet de ville. C’est de cette symbiose que nous tirons notre énergie.
2. Le projet de Cité du mot que nous vous présentons aujourd’hui se veut désormais le point de départ d’un nouveau cycle de développement du site et des actions qui s’y déroulent.
Il constitue l’axe d’un véritable projet d’avenir.
- Avec le CCR, nous allons pouvoir créer un véritable pôle culturel et touristique fort qui va développer l’attractivité de notre territoire. A 2 heures de Paris, à 30 minutes de Bourges ou de Nevers, à 1 heure 30 d’Orléans ou d’Auxerre, accessible par le train et par l’autoroute, la réalisation de ce projet doit nous permettre de doubler la fréquentation du site.
- Avec le CCR, nous allons pouvoir enraciner un peu plus notre projet de Cité du mot, mobilisant mieux les savoir-faire, fédèrant plus encore les initiatives, s’ouvrira à tous les publics, comme nous avons commencé à le faire avec succès ces dernières années.
3. Porté par une volonté politique que j’exprime ici devant vous, soutenu par la Bourgogne et la Nièvre, ce projet est par conséquent structurant pour le Val de Loire Moyen, à cheval sur deux Régions ! Dans un contexte économique dépressif, il est le moyen d’un aménagement et d’un nouveau développement de notre territoire par la culture et le patrimoine !
Mais je veux vous dire ici ma conviction que c’est seulement par l’obtention de ce label que nous pourrons passer à une autre étape, franchir un seuil, au-delà duquel la pérennité du travail engagé sera assurée.
Ce projet a déjà une réalité. Le CCR lui garantira un avenir : CCR comme Condition Culturelle de la Réussite !
Le monument mérite un projet à sa dimension ; je laisse à M. Lecarpentier le soin d’en présenter le contenu.
Intervention de Marc Lecarpentier, Directeur artistique du Festival du Mot
C’est peut-être Alain REY, président d’honneur du Festival et de la Cité du Mot, qui le disait avec le plus de justesse il y a deux ans lorsqu’il prévenait : « Notre société est la proie du quantitatif. Tous les jours, on nous sert un carnaval de chiffres. Nous sommes numérisés ! Arrêtons de compter, rêvons, jouons avec les mots, jouons avec la vie ! »
C’est bien cette envie de partir des mots pour approcher la langue et mieux situer le rôle qu’elle joue dans la vie sociale de chaque citoyen qui nous a conduit à créer, en 2005, le FESTIVAL DU MOT.
Avec quelques principes simples :
- Refuser le clinquant intimidant et la pacotille démagogique
- Mêler le sens et le sensible pour faire vibrer la pédagogie
- Eviter la ségrégation des genres pour valoriser le métissage et le lien social
- ET démontrer par l’exemple, que le MOT constitue un passeport DESINTIMIDANT pour aller vers la phrase, le livre, le savoir
Sept ans plus tard, la Cité du Mot, Centre Culturel de Rencontre, se veut le prolongement logique de cette expérimentation modeste, conviviale et exigeante.
Au fil des ans, nous avons acquis la conviction que
- La création des mots,
- La création PAR les mots,
- Mais aussi Les mots DE la création
constituent des domaines où se retrouveront créateurs de toutes disciplines et spécialistes de tous horizons, dont la diversité des démarches favorisera la diversité des publics tout au long de l’année.
Si le Festival restera la vitrine du CCR, il n’en sera évidemment qu’un élément phare. Tout au long de l’année, des rencontres permettront à tous les publics de s’interroger sur le sens et le pouvoir des mots : on s’amusera des « mots en toc et en tic » des journalistes ; on tentera de voir avec quels mots ont gouverné les présidents de la Véme république ; on verra que mandarin, la langue la plus parlée au monde, n’a pas de mots pour dire oui ou pour dire non…
Ces trois exemples étant volontairement pris dans la préfiguration du CCR qu’a constitué le Festival.
Mais, la Cité du Mot, ce sera aussi :
- La maison du Mot, inclura une bibliothèque spécialisée, aux côtés d’une bibliothèque 3éme lieu, mais aussi un auditorium et des espaces d’exposition
- Le labo du Mot s’affirmera comme structure de formation, autour des mots dits et des mots écrits
- Des résidences de créateurs favoriseront des rencontres insolites entre ceux qui ne parlent pas forcément les mêmes mots.
- Des ateliers seront proposés, toute l’année, dans et hors les murs, à destination de ces publics empêchés qui se battent douloureusement avec les mots.
- Un dispositif de sensibilisation au Monument, inventif et fondé sur les Mots du Patrimoine, sera mis en place.
- Des ressources propres seront aussi garanties grâce à la location d’espaces, accompagnée de propositions culturelles.
Enfin, la Cité du Mot vivra au rythme des mots, et favorisera le développement d’un tourisme culturel, notamment grâce aux plasticiens, à l’image du travail réalisé par Patrick Rimoux récemment dans le cloître, ou du projet de Jardin des MOTS que nos amis oulipiens souhaitent réaliser.
Dans un monument vivant, nous montrerons que le mot est vivant, et s’enrichit perpétuellement des apports de nos voisins, des recherches des scientifiques, des rêves des poêtes.
C’est Alain Rey, encore, qui l’affirme : « La Cité du Mot sera gardienne d’une vérité des signes, des pouvoirs de l’imaginaire, et formatrice d’une citoyenneté de la parole »
Par les temps que nous vivons, c’est un défi ambitieux. Mais, vous l’avez compris, c’est un défi de partage que nous avons envie de relever. Comme pour inventer, orgueilleux que nous sommes, de nouveaux chemins sur les plaisirs de la rencontre et de la culture.
Intervention de Luc Jolivel, chef de projet patrimoine de la Ville de La Charité sur Loire
Les actions de la Cité du mot trouveront leur réalité au cœur de plusieurs territoires.
En quelques mots quelques points précis de notre projet.
La Cité du Mot est un projet global dans lequel programme de restauration et programmation culturelle y seront menés en constante interaction sous une seule direction. Le monument conditionnera certes les usages, mais les usages influenceront aussi la nature des travaux à réaliser.
Le prieuré trouvera son autonomie juridique sous forme d’un EPCC ayant un caractère industriel et commercial. Il intégrera en son sein des services publics et des structures privées, notamment associatives, ayant déjà pris, depuis de nombreuses années, des habitudes de travail en commun. Il y a, à notre connaissance, peu d’exemple de ce type d’EPCC, a fortiori dans une commune d’à peine plus de 5 000 habitants.
Le budget à court terme sera d’1,7 M€ dont, dès les premières années, un tiers en ressources propres pour l’essentiel liées aux entrées, au mécénat et à la structure de formation. Nous nous sommes donné deux objectifs principaux :
Le Festival du Mot a su faire ses preuves dans la recherche de Mécénat. Le label de Centre culturel de rencontre sera un argument de plus, surement un des plus convaincants, dans notre recherche souvent efficace de mécénat [50% du budget du Festival du Mot] en donnant à nos futurs partenaires privés des gages de fiabilité, de qualité et de visibilité.
Si vous le voulez bien, la Cité du Mot verra le jour dès 2012. Création de la structure juridique, préfiguration de la structure de formation, programmation estivale, résidences d’artistes, intégration progressive des personnels… seront les premières étapes de sa montée en puissance. Sans attendre l’ouverture, à l’étage, de la Maison du Mot, programmée pour 2014, les premières activités auront lieu dans les rez-de-chaussée déjà restaurés.
Pour conclure : l’intuition qui était la nôtre en 2005 en créant le Festival du Mot est devenue une conviction : le mot est plus que jamais au cœur de nos pratiques culturelles. Nous aider à créer une Cité du mot, Centre culturel de rencontre, dans le prieuré de La Charité, c’est nous permettre de poser les bases
• d’un projet encore plus partagé,
• d’un projet dont les enjeux dépassent de loin les murs de clôture du prieuré,
• d’un projet qui se veut un outil de développement local par la culture,
• d’un projet qui participera à la dynamique nationale et européenne des centres culturels de rencontre…
Nous veillerons, pour notre part, à conserver l’esprit de ces dernières années, mélange d’exigence, de pragmatisme, de simplicité, de convivialité et souvent de joie de vivre… Nous nous en portons garants.
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A lire sur France 3 Bourgogne :
http://bourgogne.france3.fr/info/sud-bourgogne/gorce-a-la-cnil-et-mathus-a-la-hadopi--71895713.html
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Le temps ne s’est arrêté qu’entre Noël et le jour de l’an, et encore à la condition de vivre en Europe et, sur notre continent, ni en Grèce, en Espagne ou… en Hongrie pour ne prendre que ces « exemples ».
A vous toutes et tous qui me faites l’amitié de me lire régulièrement, permettez-moi de vous adresser tous mes vœux. J’illustrerai ceux-ci par des exemples tirés de l’actualité dès les prochains jours. Mais pour aujourd’hui, je m’en tiendrai à des préoccupations non pas personnelles, mais singulières.
Vous connaissez tout d’abord mon attachement à la Birmanie : que le processus de changement se confirme lors des élections partielles d’avril est le moindre des souhaits que nous puissions former. Le courage dont fait preuve Aung San Suu Kyi, n’hésitant pas à prendre le risque de compromettre son crédit en donnant sa chance à un processus de démocratisation dont l’aboutissement n’est pas garanti, justifie une nouvelle fois son prix Nobel. Elle, qui veut démontrer que la non-violence peut ouvrir des chemins, peut-être plus tardivement, mais plus sûrement que la force…
Je garderai aussi l’œil tourné vers le Tchad. La vérité sur le sort d’Ibni Oumar Mahamat Saleh gît toujours au fond du puits dans lequel l’a jeté un régime qui compte en tout cas sur la lassitude de la famille et de tous ceux qui la soutiennent. Formons le vœu que le Gouvernement français intervienne plus fermement qu’il ne l’a fait jusqu’alors. Ce serait son honneur. A défaut, nous serons là pour le lui rappeler. Mais nous n’abandonnerons pas. Pour Saleh et sa famille ! Mais aussi parce qu’il est un symbole de ce que nous ne devons plus laisser la France accepter en Afrique : des soudards formés par nos soins qui s’autorisent tout y compris à l’encontre de leur propre peuple.
Je n’oublierai pas enfin le Turkménistan : nouvel eldorado du gaz, où croupissent dans des geôles immondes deux hommes que France Télévision a pratiquement abandonné à leur sort après qu’ils aient collaboré à un reportage sur un pays verrouillé comme un coffre-fort, dont seule la coterie au pouvoir détient la clef.
Bien d’autres sujets nous attendent sur lesquels réagir et plus encore agir. Mon vœu le plus cher sera de le faire avec vous, votre approbation, vos commentaires et, mieux encore, votre participation.
PS : dois-je préciser que je forme aussi des vœux pour la victoire de François Hollande ? Mais en la matière « Deserve victory », comme le disait le grand Churchill.
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