S'il faut se défier de la tension sciemment alimentée par les médias, et de l'agitation de quelques "dirigeants", nous ne pouvons non plus accepter de nous laisser abuser par le discours lénifiant d'une partie du gouvernement.
La vérité est que le pays, dans ses profondeurs, n'en peut plus.
Pas de l'impôt : du chômage ! La vague qui monte depuis 2008 vient à peine 10 ans après le reflux de la précédente, qui n'avait pas permis de s'attaquer à son noyau dur. C'est dire que pour des régions et des populations entières les deux dernières décennies ont été symboles de précarité ! Plus grave encore cette poussée traduit l'effondrement de notre industrie dans de nombreux territoires fragiles désormais privés d'avenir.
C'est donc mal situer le problème que d'en arriver à la conclusion que la timide reprise de l'activité permettra de répondre à cette situation.
L'objectif ne peut être, certes, que le redressement ! Et l'effort enclenché voici 18 mois était malheureusement incontournable ! Mais s'il reste mal compris, ce n'est pas parce qu'il n'est pas allé assez loin, comme le clament les partisans d'une "politique de l'offre" mais parce qu'il n'a pas été suffisamment expliqué. Comment justifier de nouveaux impôts, de nouvelles économies budgétaires, quand au sein même du gouvernement se conjuguent les appels à la pause fiscale et les annonces optimistes sur le retour de la croissance ? Quant à l'aide apportée à nos entreprises, elle n'a pas été insuffisante, mais souvent contradictoire, et surtout jamais complétée par des exigences de réciprocité sociale en particulier en faveur de l'emploi des jeunes !
Du coup, le véritable problème est ailleurs : il réside dans la question de savoir s'il est possible de changer de voie en utilisant les mêmes moyens !
Je ne peux cacher mon inquiétude quand je vois ressurgir le vieux discours de "la seule politique possible", celui qui mène à l'impasse et à la rupture avec les Français les plus modestes, c'est à dire les plus exposés ! L'hémorragie est telle, en matière d'activité et d'emploi que, sauf à s'aveugler, qu'elle ne sera pas supportable encore bien longtemps !
En tout cas si nous voulons rester fidèles à notre vocation qui est de servir les intérêts du pays sans sacrifier les plus modestes !
L'effort décidé à l'origine n'avait de sens, et c'est bien ainsi que le projet présidentiel avait été conçu, que s'il se doublait d'une relance à l'échelle européenne. Or, celle-ci n'est pas venue ! Aussi faut-il dire désormais avec force que cette politique ne pourra être poursuivie sans une nette inflexion de la stratégie conduite dans la zone euro ! Le moment est venu pour la France, appuyée sur son premier bilan qui s'élève à plusieurs points de PIB, de poser la question de confiance : la relance européenne ne peut plus être différée ! Nous devons rouvrir ce débat à partir de propositions incluant l'enjeu institutionnel. Et si nous ne sommes pas entendus, procéder par nous-mêmes à une relance par l'investissement, la seule qui nous permette de conjurer la fatalité sans céder à la facilité.
Il est clair pour tous désormais que nous ne pouvons plus accepter la dégradation de notre cohésion sociale ni la disparition de notre industrie auxquelles conduit tout droit le processus enclenché.
Un gouvernement de gauche ne peut s'y résigner et doit en déduire la stratégie qui s'impose! Non en cédant, comme le voudrait la "gauche" du parti à la tentation d'ouvrir les vannes de la dépense publique mais en apportant un soutien massif à l'investissement, c'est à dire à la modernisation de notre appareil de production comme à nos infrastructures d'éducation, de recherche, de transport, d'innovation.
Soit nous obtenons que joue la solidarité européenne ! Soit l'on nous signifie que la règle, paradoxale pour une Union, demeure le "chacun pour soi" et dans ce cas, échappant à toute naïveté, nous devons mener la politique de nos intérêts !
Il serait fou, pour le coup, d'agir autrement !
Si l'on se base sur une population active dans notre pays de 26 millions et que l'on veuille voir le chiffre réel du chômage-chômage total-activité réduite A-B-C environ
5 millions(France métropolitaine et outremer une personne sensée voit bien que seule le partage du travail peut être la solution.
Si les actifs travaillent 20 pour cent de moins il ne vont pas perdre le cinquième de leurs revenus.
Une partie des chômeurs est indemnisée, logés ,ont accès aux soins, aux transports...
Ces fonds peuvent être mieux utilisés que de donner de l'argent pour ne rien faire, c'est je pense le pire des scénario ,l'état avec cet argent compenserait en partie la perte de revenu de manière la plus juste possible en commençant par le plus bas.
Ne nous bouchons pas les yeux, un tri se fera ainsi,il y aura toujours des individus qui ne voudront pas travailler, il ne faudra rien leur donner.
La mesure bien expliquée peut convaincre les Français,il faut leur demander; s'ils répondent non et bien que l'on continue avec les méthodes actuelles .
Rédigé par : girard rené | 09 novembre 2013 à 09:01
"il ne faut pas attendre de l'Europe la solution de nos problèmes
il faut mener la politique de nos intérêts, cessons donc d'être fou!."
Entièrement d'accord avec René Girard.
La relance européenne, c'est le choix de la fuite en avant. "Cessons d'être fous".
Rédigé par : chatel | 08 novembre 2013 à 20:52
L'analyse me semble juste , c'est reconnaitre que le chômage ne sera pas vaincu par des décisions économiques, dire le contraire c'est endormir les Français.
Tu reconnais aussi que notre cohésion sociale ne survivra pas à un chômage toujours plus important,alors je pose la question , pourquoi ne pas organiser un référendum oû il serait demander aux Français s'ils veulent continuer dans la même direction qui je pense conduit droit dans le mur oû s'ils veulent un partage du travail.
Certes il y aurait perte de revenu , on travaillerait moins , on gagnerait mois, mais moins qu'il n'y parait de prime abord.
D'un autre côté on récupère l'argent distribué pour les chômeurs , les allocations logement différentes aides, ces personnes devenus travailleurs cotisent paient des impôts, ont retrouvé leur dignité, l'état avec l'argent récupéré compense en partie la perte de revenu, ceux qui ne veulent rien faire ne reçoivent rien, ne sont pas loger au dépend des autres.
Comme tu le penses il ne faut pas attendre de l'Europe la solution de nos problèmes
il faut mener la politique de nos intérêts, cessons donc d'être fou!.
Rédigé par : girard rené | 07 novembre 2013 à 19:52