La préparation de ce Congrès témoigne de ce que l'appareil du PS peut faire de pire : éviter le débat, susciter à tout prix les ralliements, réunir les uns et les autres en dépit de ce qu'ils pensent uniquement pour servir de petits intérêts de clan, préserver des places, sauver des candidatures ou des mandats.
C'est pourquoi, malgré mes désaccords sur de nombreux points, j'ai choisi de rejoindre la seule Motion dont les promoteurs ont le courage d'aller jusqu'au bout de leurs critiques en proposant aux militants de se prononcer clairement sur la politique qui est suivie.
Et c'est en ce sens que je suis intervenu lors du CN de samedi.
Mon intervention au Conseil national du 11 avril
La confusion, d'autres avant moi ont dit le "flou", amis et camarades, la confusion, voilà l'ennemi ! Confusion des idées, des politiques, des mots, des alliances des stratégies. Confusion qui prévaut depuis trois ans dans la politique que nous menons. La Confusion qui fait système et qui nous a conduits là ou nous sommes. La confusion qu'on cherche encore aujourd'hui à faire prévaloir dans ce parti en bâtissant des coalitions improbables. La confusion qui conduit des élus, des hommes et des femmes honnêtes à voter en dépit de leurs convictions, à valider ce qu'ils réprouvent, à endosser ce qu'ils redoutent.
Cette confusion qui conduit à privilégier les petites habilités, de petits arrangements qu'a dejà balayé comme fétu de paille et que balaiera demain la crise qui nous éprouve.
Confusion qui pourrait ainsi nous amener à nous tromper sur les enjeux de ce Congrès.
Il ne s'agit pas de contester la légitimité du chef de l'Etat ni de menacer l'unité du parti - sinon pourquoi serions nous ici ? - Ni d'approuver les thèses de telle ou telle des sensibilités de la gauche du parti - sinon pourquoi serais-je ici ?
Il s'agit de répondre à une question simple : la politique que nous avions choisi de présenter aux Français en 2012 est-elle la bonne ? Ou les inflexions qui lui ont été apportées depuis lors sont elles convaincantes ? Avons-nous eu raison de renoncer à infléchir dès 2012 la ligne austeritaire de l'UE ? D'augmenter les impôts sans suffisamment préserver les plus modestes ? De choisir la baisse du coût du travail de préférence à une relance par l'investissement ? Si oui, alors nous devons considérer que cette ligne nous permettra d'emporter les régionales puis les présidentielles ! Si oui, alors nous devons considérer les municipales puis les européennes, puis les sénatoriales, puis les départementales comme de malheureux accidents ! Si oui, c'est que vous êtes convaincus que le FN va bientôt reculer et les classes populaires nous revenir dans l'enthousiasme et sous les vivas !
Je suis convaincu qu'une majorité dans cette salle ne le pense pas.
Si nous avons des responsabilités, c'est pour les exercer pas pour les préserver. Notre, votre responsabilité, elle ne joue pas à l'égard de tel chef de section, de fédération ou de Motion. Votre responsabilité est de savoir si vous pouvez en conscience approuver ce qui a été fait depuis 3 ans ou si vous pensez qu'il faut l'infléchir !
L'enjeu est bien de donner un nouvel élan à la gauche !
Oui, nous pouvons renverser la tendance, consacrer des moyens nouveaux à l'activité via un investissement massif dans la transition énergétique. Et ce faisant, aider à redéfinir ce que peut être le socialisme moderne. Qui n'est pas le volet social de l'ultra-libéralisme ! Pas non plus le retour nostalgique aux années 70 repeintes aux couleurs des combats d'aujourd'hui Non ! Mais un mouvement de pensée qui intègre le formidable et double défi que nous adressent la crise financière et la crise climatique. Et qui nous invite à traiter de front et la question sociale et la question écologique face à une même logique d'exploitation, celle d'un modèle économique qui exploite les hommes et les ressources naturelles !
Notre histoire nous porte. Elle nous invite à redonner du sens à notre projet.
Ce sera aussi, face aux ambiguïtés des uns, les contradictions des autres, l'enjeu de ce Congrès.
Participe également de la confusion générale la nomination, avec l'aide de certains futurs frondeurs, d'un premier ministre dont la ligne politique avait été battue à plate couture lors de la primaire socialiste ...
Et que dire de la confusion des rôles dont témoigne cette pratique qui a consisté à décider seul d'un changement de politique rompant totalement avec les promesses faites aux électeurs pendant la campagne et à venir l'annoncer aux français en leur présentant ses vœux ?
Rédigé par : chatel | 20 avril 2015 à 08:18
Vous allez réunir votre synode dans quelques semaines, mais croyez vous vraiment que les Français attachent une grande importance à ces assemblées?
Si l'église a fauté qu'importe que ce soient des Franciscains des Dominicains ou des Jésuites , si la cuisine du restaurant n'est pas bonne on n'y va plus.
Le rejets pour ne pas dire plus dont tu parlais il y a quelques jours c'est le PS qui le porte.
Vous pouvez bien décider de mettre la barre à tribord mais c'est Hollande qui tient le gouvernail et il fera tout pour essayer d'être réélu , de même que le premier ministre essaiera d'être président , de même que vous aspirez à devenir ministres et les Français viennent bien loin après , ainsi est la nature humaine.
A moins d'un miracle je vous vois perdu et comme les miracles n'existent pas
ça va être dur.
girard
Rédigé par : rene girard | 14 avril 2015 à 17:24