Je serai mercredi 21 mars à 20h30 à la salle des fêtes de Conflans Sainte Honorine, à l'invitation de mon collègue Sénateur Philippe Esnol, pour une rencontre-débat sur l'histoire et l'avenir du socialisme, ouverte à tous !
Je serai mercredi 21 mars à 20h30 à la salle des fêtes de Conflans Sainte Honorine, à l'invitation de mon collègue Sénateur Philippe Esnol, pour une rencontre-débat sur l'histoire et l'avenir du socialisme, ouverte à tous !
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Chers amis,
Je serai finalement à Toulouse le 1er février prochain pour donner une conférence ouverte à tous à Supaéro.
« La politique semble de plus en plus éloignée des préoccupations des gens. Pire, elle semble ne même plus s’inspirer des idées qui sont à l’origine des clivages partisans. Peut-on agir sans penser ? Et la politique peut-elle garder un sens si elle n’est plus reliée à une histoire et à une philosophie ? Ces questions seront abordées à partir de l’exemple (bon ou mauvais ?) du mouvement socialiste. »
" Au seuil de l’importante année électorale que nous allons vivre, ces quelques lignes écrites, à ma demande, par un élu qui ne sépare pas son action d’une réflexion historique et philosophique sur l’engagement citoyen me paraissent poser les bases d’un dialogue à plusieurs voix – et quelles que soient, bien sûr, nos propres opinions et/ou orientations personnelles – sur la situation actuelle du politique dans la situation de crise que connaît notre pays.
Je suis donc particulièrement reconnaissant au Sénateur Gorce d’avoir accepté mon invitation à ouvrir, cette année, le cycle de nos conférences en « arts & cultures » à l’ISAE. L’enthousiaste réponse des anciens comme des élèves en formation à SUPAERO pour animer cette soirée me paraît confirmer l’urgence et l’intérêt d’un tel débat sur les enjeux et le sens de la politique aujourd’hui." Yves Charnet, 9 janvier 2012
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Chers amis,
Je ne pourrai malheureusement pas me rendre à Toulouse pour la conférence que je devais donner à Supaéro.
Une nouvelle date sera bientôt définie, que je vous communiquerai au plus vite.
« La politique semble de plus en plus éloignée des préoccupations des gens. Pire, elle semble ne même plus s’inspirer des idées qui sont à l’origine des clivages partisans. Peut-on agir sans penser ? Et la politique peut-elle garder un sens si elle n’est plus reliée à une histoire et à une philosophie ? Ces questions seront abordées à partir de l’exemple (bon ou mauvais ?) du mouvement socialiste. »
Au seuil de l’importante année électorale que nous allons vivre, ces quelques lignes écrites, à ma demande, par un élu qui ne sépare pas son action d’une réflexion historique et philosophique sur l’engagement citoyen me paraissent poser les bases d’un dialogue à plusieurs voix – et quelles que soient, bien sûr, nos propres opinions et/ou orientations personnelles – sur la situation actuelle du politique dans la situation de crise que connaît notre pays.
Je suis donc particulièrement reconnaissant au Sénateur Gorce d’avoir accepté mon invitation à ouvrir, cette année, le cycle de nos conférences en « arts & cultures » à l’ISAE. L’enthousiaste réponse des anciens comme des élèves en formation à SUPAERO pour animer cette soirée me paraît confirmer l’urgence et l’intérêt d’un tel débat sur les enjeux et le sens de la politique aujourd’hui. Yves Charnet, 9 janvier 2012
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Peut-être ne m’en voudrez-vous pas d’avoir consacré mon dimanche après-midi à la lecture du dernier ouvrage de Jean-Claude Michéa : « Le complexe d'Orphée : La Gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès » ?
Surtout si j’évoque avec vous les conclusions que m’inspire une réflexion originale, livrée par bribes mais sans complaisance ! Au-delà de ses références à Orwell, comme de son éloge des traditions contre la mobilité folle de la mondialisation, Michéa nous invite à une chose essentielle : retrouver l’identité de l’idée socialiste. Lui rendre, par rapport à la Gauche, sa « spécificité » sans laquelle elle ne pourra résister à l’appel des Sirènes. L’attacher au mât de son histoire pour mieux la libérer ensuite et la livrer à une énergie retrouvée ! A ce titre, son appel est plus qu’utile.
Il n’est en effet de tâche plus urgente pour le socialisme que de redéfinir son identité, alors qu’il s’est trop facilement laissé assimiler à la Gauche.
La tentation pourtant est là, qui affleure dans l’Europe entière : l’épuisement de la social-démocratie a fait mûrir un « centre-gauche » dont les épigones ne se recrutent pas seulement sur les marches septentrionales de l’Europe, mais tout aussi bien en Italie ou en Espagne. En France, la question, sous couvert d’une indispensable rénovation, a là aussi été posée. Identifié à la société industrielle, au vieux prolétariat comme à la lutte des classes, le socialisme ne devrait-il pas tirer sa révérence, ses vieux habits idéologiques sous le bras, abandonnant la scène à une Gauche plus moderne ? Pour les promoteurs de cette révolution sémantique, le mal ne serait pas bien grand. Et même plutôt nécessaire. Tourner la page du socialisme, ne serait-ce pas simplement dire adieu au marxisme ? Ne serait-ce pas tout bonnement prendre acte qu’à la société de classe a succédé celle des individus, rétifs aux doctrines et soucieux de solutions concrètes plus que de concepts abstraits ? A cette rhétorique qui ne manque pas d’arguments, il faut pourtant opposer une claire fin de non recevoir. Y consentir serait un renoncement idéologique doublé d’une erreur historique. Excusez du peu ! C’est que, si Gauche et socialisme appartiennent à la même génération (l’une comme l’autre s’affirmant avec la double révolution politique et industrielle de la fin du XIXème), cette concordance des temps n’est pas une concordance des genres. Le socialisme est une philosophie. La Gauche un tempérament. L’une et l’autre peuvent s’accorder sans concorder. Et c’est bien ainsi que l’histoire nous invite à les considérer.
Les rapports entre le socialisme et la Gauche doivent par conséquent être examinés avec une fine prudence. La Gauche est libérale. Le socialisme ne l’est pas. La Gauche s’est faite autour de l’idée que l’émancipation de l’homme s’identifiait aux progrès des libertés individuelles, permis et garantis par des Institutions démocratiques. Si le socialisme s’est approprié ce point de vue, il a toujours refusé de s’y réduire, liant libertés personnelles et collectives.
A cet égard, la Gauche l’a aidé à fixer à son volontarisme politique des limites indispensables au respect de la personne humaine, dont le communisme s’est dramatiquement affranchi. Le rapprochement qui s’opère à la fin du XIXème siècle permet ainsi d’intégrer dans le socialisme les valeurs libérales que sont celles de liberté, d’humanisme, contribuant à la mutation démocratique du mouvement ouvrier. Ainsi, le protégera-t-il des dérives dans lesquelles se laisseront entrainer les tenants d’un socialisme révolutionnaire et bientôt national, par vagues successives via le Boulangisme, puis la Guerre et enfin le fascisme(1).
Mais le socialisme, s’il s’est nourri de l’apport de la Gauche, l’a toujours dépassée, l’invitant à regarder la société comme un tout, traversé de conflits sociaux, influencé par des rapports de force, modelé par l’évolution des sciences et des technologies. A ce mouvement collectif, il répond par une approche collective oscillant entre le recours à l’Etat ou à la mutualisation.
Le socialisme ne peut ainsi retrouver sa pleine identité que s’il choisit non pas de s’affranchir de la gauche libérale mais d’intégrer plus encore celle-ci à une démarche globale. Mais l’influence de cette gauche libérale, si elle doit être préservée, doit être aussi bien limitée pour que le socialisme ne renonce pas à ce qui est sa vocation première, à savoir une analyse critique et globale de la société visant à proposer au final une nouvelle organisation. S’il devait s’éloigner de la Gauche, le socialisme risquerait de sombrer à nouveau dans une forme de populisme, d’anti-intellectualisme, de retour du nationalisme, dont on voit bien ici ou là les traces et les options possibles. Mais s’il devait s’en tenir à la gauche libérale, le socialisme perdrait toute capacité d’attraction sur les milieux populaires.
Aussi ne saurait-on trop conseiller de ne pas céder à une tentation vague : le libéralisme n’a retrouvé un élan que faute de concurrence. Et parce que la Gauche a cultivé le laissez-faire, laissez-passer idéologique ! Aussi, est-ce bien le socialisme qu’il convient de remettre au goût du jour. Or, de son histoire, qu’apprenons-nous, sinon qu’il n’est pas fondé sur le renversement du capitalisme mais bien plutôt sur sa critique ? Sa vocation, celle qu’ont défendu, mis à jour, actualisé, propagé, partagé ses dirigeants et ses théoriciens, n’est pas de remplacer le système capitaliste, mais bien de l’équilibrer. De Saint-Simon à Leroux, en passant par Marx, Jaurès, ou Crossland, il se veut l’expression d’une volonté : celle de la société de domestiquer, d’encadrer démocratiquement la formidable dynamique de l’économie que le capitalisme libère. Passée sa parenthèse marxiste qui se referme dès le lendemain de la première Guerre mondiale, le socialisme démocratique n’eut de cesse de distinguer la sphère de la production de celle de la vie sociale et des valeurs qui doivent la gouverner.
Il serait dramatique, pour tous ceux qui n’ont pas renoncé à obtenir de l’organisation sociale qu’elle se rapproche un peu plus des valeurs de justice et de solidarité, de renoncer à pareille approche. Non pour entretenir une lutte interminable ou pernicieuse. Mais pour ne pas s’en laisser compter par les autres forces à l’œuvre qui ne cherchent qu’à accroître leur puissance autour des critères inspirés de leur seule rationalité. Le socialisme n’est pas l’ennemi de la banque mais n’admet pas que celle-ci dicte sa loi au monde…
L’histoire, à cet égard, nous a appris que cette lutte ne peut cesser. Qu’elle est la condition de l’équilibre entre deux pôles opposés et pourtant extrémités d’une même planète, celui du développement des capacités de production et d’accumulation d’une part ; celui de la volonté de les réguler et de les encadrer au nom de l’intérêt supérieur de la collectivité humaine tout entière d’autre part !
Être socialiste, c’est « simplement » vouloir préserver cet équilibre…et s’en donner les moyens !
Une large partie de ce blog est tirée de mon ouvrage « L’Avenir d’une idée : une histoire du socialisme » ; Fayard, 2011.
(1) Marc Crapez - Naissance de la Gauche – Editions Michalon 1998.
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Vous trouverez ci-dessous la vidéo de mon interview par Laurent Bouvet à la Cité des Livres à propos de L'Avenir d'une idée :
http://www.dailymotion.com/fondationjeanjaures#videoId=xlj4zt
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Les socialistes et les écologistes ont finalement conclu un accord mais ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur la question du nucléaire. Quelles en sont les conséquences politiques ?
Ça n’aura pas beaucoup de conséquences pour la campagne présidentielle. L’accord limité montre que François Hollande peut dire « non », ça y est c’est prouvé ! Cette idée était, visiblement plus importante à faire passer dans l’opinion que celle d’une entente complète avec les écologistes. Si le candidat socialiste voit son image de rassembleur légèrement écornée, il dément sa réputation de « père-la-synthèse » qui lui collait à la peau. De leur coté, les écologistes, sur la question du nucléaire et de l’EPR, ont été sans doute au bout du bout de ce qu’ils pouvaient concéder (c'est-à-dire tout !). Il n’est d’ailleurs pas certain que l’accord ainsi ficelé soit accepté avec enthousiasme par leur conseil fédéral qui doit se réunir samedi. Pour Eva Joly, qui n’arrive pas à faire décoller sa campagne par son propre charisme, une dose de différenciation politique avec le PS ne peut pas lui faire de mal. Cet accord est jugé par les deux partis, assez conséquent pour que se construise une majorité parlementaire mais pas assez complet pour que s’envisage une majorité gouvernementale. C'est-à-dire que, pour l’instant les socialistes feront en sorte qu’EELV ait un groupe parlementaire en juin prochain mais il n’y aura pas forcément de ministres écologistes en cas de victoire de François Hollande. Tout ça a largement le temps de changer et les Verts comptent bien sur de futures expertises de sécurités explicites pour faire évoluer l’opinion du candidat socialiste sur l’EPR.
Le PS peut-il maintenant réaliser un tel accord avec le Front de Gauche ?
Non et c’est une évolution notable du paysage politique… Alors que dans les collectivités locales, largement dominées par la gauche, les majorités sont roses, rouges, vertes, le Front de Gauche ne peut envisager d’entrer dans une majorité avec les socialistes et les verts en 2012. Ou alors… ça veut dire que les positions politiques des uns et des autres ne sont que des postures. Le Front de gauche a une conception de la crise, de la dette et de l’Europe incompatible avec la vision plus ou moins fédéraliste européenne que partagent écologistes et socialistes. Dans l’accord verts/PS, il y a unité de vue sur la fiscalité, sur l’idée qu’il faille se donner comme objectif de réduire les déficits et de répondre aux critères européens. Il y a l’idée d’aller vers un gouvernement économique européen. La future, éventuelle majorité PS/Verts aura donc, logiquement, une opposition sur sa gauche en plus de l’opposition de droite. Cette réalité n’est pas encore clairement admise ni assumée par tous les socialistes qui ont besoin, pour gagner la présidentielle, du report des voix de toute la gauche…En revanche, l’alliance PS/écologistes, même avec ses ratés, est une logique en marche. L’histoire de la sociale démocratie est faite de compromis entre le socialisme et la réalité de l’époque. La prise en compte de ce que l’on appelle la « finitude » du monde, une autre vision de la croissance, ce sont des idées qui font leur chemin dans toute la gauche. Deux personnalités socialistes ont écrit récemment deux livres intéressants sur l’histoire de la sociale démocratie : Gaétan Gorce, L’avenir d’une idée chez Fayard et Henri Weber, Nouvelle frontières, au Seuil. Tous deux concluent leur ouvrage par cette conviction : l’avenir du mouvement socialiste européen sera social-écologiste ou ne sera pas.
A réécouter ici : http://www.franceinter.fr/emission-l-edito-politique-socialistes-et-ecologistes-un-accord-et-apres
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Résumé : Échappant aux œillères que nous impose l'agenda électoral et refusant les discours triomphants de ceux qui proclament la mort du socialisme, Gaëtan Gorce nous propose de retracer l'histoire de cette idée. Au travers de ses évolutions, mais aussi de sa permanence, il en livre l'essence, le principe, comme une base sur laquelle bâtir le futur de la gauche.
Pour un membre de la société politique, retracer l'histoire d'un pays ou d'une idée est un exercice toujours intéressant. A l'heure où se multiplient les livres-programmes, il devient judicieux et peut sembler nécessaire, lorsque l'on prétend participer à l'élaboration des décisions qui pèseront sur l'avenir, de faire un pas de côté et de contempler le chemin tracé par les anciens, duquel notre présent découle et dans lequel il s'inscrit, depuis nos pensées jusqu'à nos actes. Avec L'Avenir d'une Idée, une histoire du socialisme, c'est à ce pas de côté, à ce détour par le passé que nous convie Gaëtan Gorce. Bien sûr, comme son titre le laisse entendre, l'histoire n'est pas le seul enjeu de cet ouvrage; sous bien des aspects, il tient du manifeste, d'une défense et illustration du socialisme en tant qu'idée, philosophie et principe d'action politique. Le sénateur-maire de La Charité sur Loire ne cache pas, ce faisant, qu'il réagit à un contexte. L'Avenir d'une Idée répond au Passé d'une Illusion de François Furet, comme ce retour à la question: "Qu'est-ce que le socialisme?" s'oppose à celles et à ceux qui proclament trop vite son décès, pour lui substituer la social-démocratie ou s'enorgueillir de la victoire d'un libéralisme mal défini dans la "bataille des idées".
L'histoire, cependant, n'est pas plus un prétexte qu'elle n'est cantonnée au rôle d'ornement. A la base de ce livre, il y a un cours que Gaëtan Gorce a donné à Sciences Po. Dans ce cadre, l'auteur a lu ou relu nombre d'essais et études consacrés au socialisme, soit, mais plus généralement à l'histoire contemporaine depuis la Révolution française. A ces travaux universitaires, il a ajouté un retour aux textes originaux, si bien qu'aux côtés de Michel Wieviorka, Marcel Gauchet ou Claude Lefort resurgissent des noms connus et moins connus, Jaurès et Marx, bien sûr, Blum, Mendès-France, mais aussi Fourier, Owen, Saint-Simon ou Proudhon. Le liste est longue, de ces auteurs français et étrangers, socialistes ou non, mais Gaëtan Gorce ne se contente pas d'en citer les noms, il les fait dialoguer page après page, chapitre après chapitre. C'est ainsi que nous suivons l'évolution de l'idée socialiste depuis ses premiers frémissements à l'enthousiasme romantique, cette réaction aux bouleversements politiques et économiques qui ont abattu les cadres de l'Ancien régime sans parvenir à en produire de nouveaux, aptes à garantir les libertés tout juste acquises. Nous voyons comment ils débouchent sur l'invention de la société et des disciplines s'y attachant, en premier lieu la sociologie, mais aussi, avec Marx, l'élaboration d'une critique des théories libérales de l'économie. Enfin, nous assistons aux adaptations de l'idée socialiste à la démocratie représentative, à ses exigences comme à l'exercice du pouvoir et aux instruments du pouvoir, parmi lesquels le plus marquant reste l'État, dont l'essor depuis le dix-neuvième siècle fut au moins aussi spectaculaire que celui du capitalisme avant de stagner aujourd'hui.
Julien CROS
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