L'an passé au Conseil national de juin, j'avais dénoncé une méthode, celle des contributions et des motions, obsolète, dépassée, qui ne sert plus que de paravents à des querelles de personnes. 18 mois plus tard, cette triste mécanique tourne à plein : nul bilan de nos défaites ou de leurs causes; nulle amorce de véritable réflexion politique sur ce que peut et doit être une gauche d'aujourd'hui... Soit!
Parce que la politique est d'abord tournée vers l'action, l'on ne peut cependant se résigner à ce constat. Le réquisitoire est utile pour permettre une prise de conscience mais il ne peut suffire! Aussi, et quoi qu'on en pense, convient-il désormais de tout mettre en oeuvre pour que Reims, à défaut d'être réussi, ne soit pas un échec collectif. Peut-être même peut-on espérer en faire le modeste point de départ d'un changement nécessaire. Notre but doit être par conséquent d'exercer une pression suffisante au cours des prochaines semaines pour que la voix de la rénovation ne soit pas étouffée; pour que nous soyons suffisamment nombreux à exiger une démocratisation de notre parti, par exemple en réduisant le plus possible la place des clans et des courants; pour que les votes militants viennent ponctuer, dans le cadre de consultations et de conventions thématiques chaque étape de notre réflexion collective; pour que vive l'idée d'assises de l'alternative ouvertes non aux états-majors, mais à tous les citoyens désireux de changement; pour qu'enfin, sur cette base élargie d'un parti rénové, soit élu un leader qui puisse incarner l'opposition et préparer l'alternance.
Je ne suis pas de ceux qui croient ou font semblant de croire qu'il suffira pour y parvenir de constituer une majorité arithmétique. Le changement viendra non d'une stratégie d'alliance interne mais d'une dynamique à créer qui seule pourra, au soir du congrès, bouleverser les accords de façade pour réunir ceux qui aspirent à une véritable régénération. C'est la raison pour laquelle, j'ai choisi d'apporter mon soutien à la démarche politique engagée autour des signataires de la motion présentée par Gérard Collomb et de Ségolène Royal. Non pour appuyer telle ou telle personnalité, mais par cohérence avec mes prises de position depuis plus d'un an. C'est en effet dans le cadre de leur motion que s'exprimera avec le plus de force et de détermination la volonté de renouvellement idéologique, démocratique, générationnel sans laquelle rien ne sera possible.