Deux évènements se sont produits la semaine dernière, de nature fort différente, et sur lesquels il est utile de revenir.
D'abord, la publication du rapport Attali et les réactions qu'il a pu susciter. La méthode suivie est discutable : solliciter les experts, ignorer les représentants politiques, laisser de côté les syndicats, oublier les citoyens, alors qu'il s'agit rien moins que de proposer une révision générale de notre manière d'aborder le monde moderne, tout cela ne peut que produire des malentendus. La cause de la réforme doit être partagée par tous et elle ne peut se concevoir sans pédagogie, c'est à dire sans débat. A la décharge d'Attali, reconnaissons néanmoins que les lieux propices à de tels échanges font défaut : le Parlement n'en a ni les moyens ni l'habitude (peut-être serait-ce là l'occasion de le réformer à son tour ?) ; le Conseil économique et social, qui pourrait en être le réceptacle naturel, est paralysé par une composition et une organisation d'un autre temps ... Mais au delà, force est de constater que notre pays, ses responsables politiques et ses autorités médiatiques ont du mal à s'accommoder de la discussion, chaque proposition faisant immédiatement l'objet, non d'une analyse, mais d'une polémique. Et tous étaient la semaine passée sommés de dire si oui ou non le rapport Attali était « libéral », façon de le qualifier aux yeux des uns et de le disqualifier aux yeux des autres, bref de tuer dans l'oeuf toute véritable réflexion de fond.
La réaction du Parti socialiste a été embarrassée, mais