Le
Point, dans son édition
de cette semaine, me fait l'honneur de me citer par rapport à
l'initiative que je viens de prendre d'écrire aux
Parlementaires socialistes et aux Premiers secrétaires
fédéraux (cf. document ci-dessous).
La
référence à « Mai
58 » qui m'est
prêtée est bien sur, chacun l'aura compris, après
en avoir été surpris, erronée. Le journaliste
n'est pas en cause. Il s'agit d'un lapsus, révélateur
diront certains.
Je
faisais en réalité naturellement allusion à Mai
68, à son anniversaire
et à la révolution culturelle que représente
cette date ; révolution culturelle qui serait bien nécessaire
au PS, comme la relève des générations qu'elle a
signifiée.
Lettre de Gaëtan Gorce aux Parlementaires socialistes et Premiers fédéraux
Cher(e)
Camarade,
Au
lendemain des élections municipales, je
souhaite te faire part de mon sentiment sur l'état de notre
Parti
et sa nécessaire rénovation. En homme libre. En
socialiste de toujours !
Le
succès que nous venons de remporter nous permet de reprendre
ce débat dans la sérénité.
L'appui
que nous ont apporté les Français le 16 mars, l'espoir
d'une alternative, nous créent maintenant un
double devoir de vérité et de clarté.
Je
crois en l'avenir de la Gauche
: l'exigence de justice n'est pas près de s'éteindre !
Mais pour y répondre, il nous faut faire l'inventaire des
transformations que nous devons apporter à notre pensée,
comme à notre organisation.
Ma
conviction,
celle que j'avais déjà exprimée à la
tribune du Conseil national après l'échec de 2007,
c'est
que le fonctionnement de notre Parti ne correspond plus aux défis
d'une démocratie moderne.
Sa rénovation constitue donc bien un préalable !
Héritée
d'une histoire tourmentée, la logique des courants s'appuie
depuis 20 ans sur des questions qui n'ont, à l'évidence,
plus rien d'idéologique. Protégés par la
proportionnelle, des dirigeants, en mal de notoriété ou
d'influence, perpétuent depuis le Congrès de Rennes le
même et vain combat. Celui-ci ne produit plus au mieux que des
synthèses molles, au pire, comme on l'a encore vu à la
présidentielle, des affrontements suicidaires.
Le
bilan est terrible aux yeux d'une opinion persuadée que les
Socialistes se sentent désormais davantage concernés
par les batailles de pouvoir interne que par les solutions à
apporter aux problèmes du pays. Cette
dérive,
au delà des défaillances personnelles, répond
à des causes profondes
auxquelles il faut nous attaquer, sauf à prédire sa
réédition à la première occasion.
La
réponse tient en une seule formule
: démocratisation.
C'est en donnant le premier et le dernier mot à nos adhérents
que nous pourrons déjouer les petites tactiques, contourner
les stratégies personnelles et faire prévaloir
l'intérêt collectif.
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